Une ville, une histoire
Hantises (40e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 39e partie : L’abattage du vieil olivier qui gêne Mohammed qui veut construire une maison pose problème.
Quand Mohammed et Tayeb reviennent, ils ne trouvent qu’un ouvrier.
— Où est passé l’autre ? demande Mohammed
— Il est parti !
— Comment cela, parti ? Mais je l’ai recruté pour qu’il abatte cet arbre !
L’homme hésite un moment puis répète ce que son compagnon lui a dit.
— Maudit, l’olivier ? Qu’est-ce que cette histoire ?
— J’ai glissé…
— Ce sont des choses qui arrivent !
Tayeb ne sait qu’en penser.
— Père, je crois que nous avons eu une journée éprouvante. Et si on remettait l’abattage à demain ?
— Je pense que tu as raison !
Il se retourne vers l’ouvrier.
— Je te paye ta journée, puisque tu t’es dérangé et que tu as eu ta part d’émotion, je peux compter sur toi, pour demain ?
— Oui, dit l’homme, qui empoche l’argent et s’en va.
Mohammed est très éprouvé.
— Quelle histoire !
— ça va passer, dit Tayeb
— d’abord ce malheureux qui se blesse, ensuite cet homme qui glisse et manque de se briser l’échine !
— ce sont des choses qui arrivent !
— D’accord, mais les gens parlent… ils vont croire que notre terrain est
maudit !
— C’est absurde !
— C’est ainsi que raisonnent les gens d’ici !
— Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
— on rentre chez ton oncle !
— ne va pas lui raconter ce qui s’est dit !
— non, il se moquerait de moi !
— demain, nous allons prendre d’autres hommes…
— ne va pas chercher des ouvriers, va plutôt prendre des jeunes désœuvrés, ils seront intéressés par l’argent !
— tu as raison ! Et surtout, ils ne se poseront pas de questions !
Tayeb est perplexe.
— je pense à l’ouvrier de tout à l’heure !
— il est bien soigné à l’hôpital
— tu sais qu’il n’est pas assuré, alors ce serait bien de lui donner quelque chose, pour l’aider !
— j’y pensais, dit Mohammed. (à suivre…)
K. N.
7 juin 2009
Non classé