Hantises (39e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 38e partie : Pour construire sa maison, Mohammed doit abattre un vieil olivier qui se trouve au milieu du terrain…
Le lendemain, de bonne heure, les trois ouvriers recrutés par Mohammed pour abattre l’olivier, arrivent, armés de cognées. Mohammed et Tayeb sont là, Kaci, lui, a préféré ne pas venir.
— Oncle Kaci a le cœur tendre, ironise Tayeb.
— On peut faire le sentimental quand on a une maison… Moi, je n’ai rien ! Mais si Dieu veut, j’aurai, moi aussi, sous peu, ma demeure !
L’un des ouvriers, palpe le tronc de l’olivier.
— Il est très dur, dit-il.
— L’arbre est plusieurs fois centenaire, dit Mohammed. Allez-y, commencez par donner le premier coup, le reste sera facile… il faudra viser à chaque fois le même endroit !
— Allons-y ! dit l’ouvrier.
Il lève sa cognée, en poussant un grand «han !» mais au lieu d’atteindre l’arbre, la lame s’échappe du manche et tombe, le côté tranchant sur le pied de l’ouvrier. Celui-ci hurle de douleur et s’écroule évanoui.
Ses compagnons se précipitent.
— Il est blessé !
La lame est restée fichée dans le pied.
— Il faut l’enlever crie un ouvrier !
Avec mille précautions, on la retire. Le malheureux est toujours inconscient.
— Vite, dit Mohammed à son fils, va chercher la voiture, on le conduit à l’hôpital !
Tayeb sort la voiture, on embarque le blessé.
— Je l’accompagne, dit Mohammed aux ouvriers, vous, faites votre travail ! Je vais revenir !
Les ouvriers, restés seuls, sont perplexes.
— Pour un malheur, c’est un malheur !
— Pauvre Djaâfar, il va être immobilisé un certain temps. Qui va travailler pour sa femme et ses enfants ?
— J’espère que cet homme qui nous a recrutés, saura se montrer généreux !
— Allons, il faut travailler !
Le deuxième ouvrier soulève sa cognée pour donner le premier coup, mais il perd l’équilibre.
— Holà ! Attention, crie son compagnon !
Il le rattrape juste à temps. Il arrivait à terre et il se brisait une jambe !
— Mais qu’est-ce qui se passe, aujourd’hui ? D’abord Djaâfar et puis toi !
L’homme, effrayé, montre l’olivier.
— Je crois que cet arbre est maudit. Moi, je refuse de le toucher.
— Allons, ne sois pas superstitieux !
— Fais ce que tu veux, moi, je m’en vais ! (à suivre…)
K. N.
7 juin 2009
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