Hantises (32e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 31e partie : Un malade arrive dans la nuit. Il occupe le lit de la vieille qui était dans le coma et qui vient de mourir.
Hamid dort profondément quand il entend une voix l’appeler :
— Hamid, Hamid…
Il se réveille et se met sur son séant. C’est Tahar, le nouvel arrivé.
— Je voudrais aller aux toilettes, dit-il, je ne sais pas où elles se trouvent !
— C’est au fond du couloir, dit Hamid…
Il se ravise.
— C’est pour uriner ?
— Oui, tu as un pot sous ton lit, le matin, les infirmiers le videront !
— Non, non, dit l’homme, je préfère aller aux toilettes.
— Et la machine à laquelle tu es relié ?
— L’infirmier m’a montré comment la débrancher et comment la remettre !
— Alors, tu peux y aller.
Hamid se rappelle ce que lui a dit, la veille, la femme de l’homme : «Il souffre de troubles respiratoires et d’étourdissements, s’il se lève dans la nuit, ne le laissez pas aller seul !»
— Attends, dit-il à l’homme, je t’accompagne…
— Je ne veux pas te déranger !
— Moi aussi j’ai envie d’aller aux toilettes !
Ils quittent donc ensemble la salle et s’engagent dans un long couloir.
— C’est encore loin ? demande Tahar.
— C’est au bout… Fais attention de ne pas trébucher !
Il lui tient la main.
— Doucement…
Un bruit de pas les fait se retourner.
— Qui est-ce ? demande Tahar.
— Sans doute un infirmier de garde ou un veilleur de nuit !
— Non, dit Tahar, je crois que c’est un malade.
L’homme passe devant eux. Hamid pousse un petit cri : c’est l’homme qu’il a vu hier… Un homme censé faire partie d’un rêve et pas de la réalité !
L’homme passe devant les deux malades, de sa démarche lourde, traînant ses pantoufles, sans jeter un regard aux deux hommes.
— Il ne nous a pas vus, dit Tahar.
— C’est extraordinaire, dit Hamid.
Mais il ne va pas inquiéter Tahar en lui racontant ce qu’il a vu la veille.
— Il monte à l’étage, dit Tahar.
— Attends-moi ici, je vais voir dans quelle chambre il va entrer.
Il le rejoint et monte derrière lui. Hamid a juste le temps de le voir entrer dans une chambre.
— Maintenant, je sais où tu es, dit-il, demain j’irai te demander des explications ! J’étais sûr de ne pas avoir rêvé ! (à suivre…)
K. N.
7 juin 2009
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