Hantises (27e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 26e partie : La vieille dans le coma, a parlé à Hamid durant la nuit. Au matin, une infirmière la trouve morte dans son lit.
Quelques instants après, on vient chercher le corps. Dans la salle, c’est la consternation.
— La maladie ne pardonne pas ! dit la jeune femme qui souffre du côlon.
— Allons, allons, dit Ali, tu ne vas pas te comparer à cette pauvre femme, qui est, de surcroît, très âgée !
— C’est vrai, dit l’homme qui souffre d’anémie, il y a maladie et maladie !
— Allah yarhamha, dit un autre, que Dieu lui accorde Sa Miséricorde !
Hamid, lui, ne dit rien. Ali, son compagnon, croit qu’il est toujours sous le choc.
— Dis-moi à quoi tu penses ? Tu es le mieux loti de nous tous ! dans deux ou trois jours, ton sucre sera équilibré et tu rentreras chez toi !
— Je pense à autre chose ! dit Hamid
— A quoi donc ? demande Ali.
Il hésite un moment, puis dit :
— Quelqu’un est entré dans la chambre dans la nuit…
— Quelqu’un ? Tu veux dire un infirmier ou le médecin de garde ?
— Non, dit Hamid, un homme…
— Un homme ?
— Il m’a semblé que c’était un malade !
— Un malade ?
— Oui… il était en pyjama et en pantoufles et il avait la démarche lente.
— Peut-être un malade qui s’est levé dans la nuit et s’est trompé en entrant dans la salle…
— C’est ce que je me suis dit aussi… Mais il s’est assis sur le lit vide, il a ouvert la table de nuit, tiré un portefeuille… Puis il est allé au placard, fouiller dans les sacs…
— Un voleur ? dit Ali, tu aurais dû me réveiller…
— Je ne voulais pas te déranger… Et puis, il n’a rien emporté !
— Comment peux-tu le savoir ?
— Il est sorti les mains vides…
Hamid se rappelle quelque chose.
— Avant de sortir, il s’est penché sur le lit de la vieille qui est morte…
— Il la connaît peut-être…
— Je ne sais pas, dit Hamid, en tout cas, je l’ai appelé, il a fait la sourde oreille. Il est reparti, comme il est venu, sans faire de bruit…
Ali reste pensif.
— C’est bizarre… Le malade qui occupait le lit vide est mort… Mais je pense que sa famille n’a pas récupéré ses affaires !
Il se lève, va ouvrir le tiroir de la table de nuit et s’exclame :
— Son portefeuille est encore là !
Il va au placard.
— Son sac est également là (à suivre…)
K. N.
7 juin 2009
Non classé