CELA S’EST PASSE UN JOUR/Aventures, drames et passions celebres
Les époux de la baignoire fatale (12e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 11e partie :Un piège est tendu à Lloyd : sa compagnie d’assurances lui fait savoir qu’elle va lui verser les primes contractées par sa défunte épouse.
Comme l’a prévu, le commissaire Neil, Lloyd ne manquerait pas de se présenter chez l’avocat où le testament de sa femme est déposé. Il a posté des sentinelles à proximité du bureau de l’avocat, maître Davies.
Le 1er février, un homme dont le signalement correspond à celui de Llyod est signalé par les policiers. Il s’apprête à entrer dans l’immeuble où se trouve l’avocat quand Neil surgit :
— Commissaire Neil, je voudrais vous poser quelques questions.
L’homme ne laisse percevoir aucune émotion.
— Je vous écoute, dit-il.
— Etes-vous George Llyod ?
— Oui, dit-il.
— Le même que celui dont la femme s’est noyée, le 18 décembre dernier, dans une baignoire à la pension de la Bismarck Road ?
— Oui, dit encore l’homme.
— Et vous êtes également George Joseph Smith dont la femme s’est noyée, il y a quatre ans, dans une autre pension ?
L’homme fait un pas en arrière.
— Je ne m’appelle pas Smith ! Vous vous trompez !
— Vous niez, mais je vais vous arrêter quand même !
— Et pour quel motif ? demande l’homme.
— Pour faux et usage de faux !
L’homme ne dit rien un moment, comme s’il réfléchissait, puis il lâche.
— Ne faites pas tant d’histoires pour cela ; je l’avoue tout de suite : je suis Smith, Lloyd est un faux nom…
Neil devine les intentions de l’homme : la police ne l’accuse que de faux et usage de faux. Neil n’a parlé, à aucun moment de crimes. Il peut donc s’en sortir à meilleur compte que si on l’accusait de double assassinat !
— Je vous arrête, dit le commissaire.
Neil le conduit devant Sir Mathews, le président de la cour d’accusation.
— Votre honneur, lui dit-il, triomphant, voici Smith, alias Lloyd.
Le président ne manque de marquer son étonnement.
— Vous avez vu juste, commissaire, je vous félicite. Mais pour le moment, on ne peut retenir contre cet homme que l’accusation de faux et usage de faux… il faudra prouver qu’il a tué deux femmes !
— La suite de l’enquête le déterminera, votre honneur.
— Je vous recommande de confier la tâche à un médecin légiste de réputation, le docteur Bernard Spilbury.
Neil n’ignorait pas les compétences de Spilbury. Il était, à l’époque des faits, le second pathologiste au ministère de l’intérieur. Il ne deviendra célèbre que plus tard, mais déjà, on connaît son habileté et sa compétence. (à suivre…)
K. N.
7 juin 2009
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