Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions célèbres
Les époux de la baignoire fatale (6e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 5e partie : L’autopsie de Elizabeth Llyod conclut à une mort accidentelle. Le mari procède à l’enterrement et s’en va.
Janvier 1915. il fait très froid, et au commissariat de Kentishtown, les poêles sont allumés à fond et une douce chaleur se répand dans les couloirs et les pièces.
Dans son bureau, le commissaire Arthur Fowler Neil est occupé à éplucher le bulletin quotidien d’information que Scotland Yard envoie à tous les postes de police de la capitale pour les entretenir des affaires en cours. Le regard du commissaire est attiré par la rubrique «Décès suspects», en fait, il s’agit de la reproduction de deux coupures de journaux mettant en rapport deux affaires.
Le premier texte est extrait de l’hebdomadaire The News of The World, paru récemment. On lit que le coroner d’Isligton vient d’enquêter sur les circonstances tragiques de la mort de la dénommée Margaret Elizabeth Llyod, de Holloway. La veille de son décès, la jeune femme, âgée de 38 ans, souffrait de maux de tête. Son mari l’avait conduite chez un médecin du quartier où se trouvait leur pension. Le lendemain, la jeune femme semblait remise de son malaise et avait même fait une promenade avec lui. Le couple était rentré vers 19h 30 et la femme était allée prendre un bain dans la salle d’eau qui se trouvait à l’entresol. L’époux, qui était sorti faire une course, s’était inquiété, à son retour, du fait que sa femme ne soit pas descendue au salon. Il était allé la chercher et il l’avait découverte sans vie dans la baignoire. Le médecin, appelé par les propriétaires de la pension, n’avait pu ranimer la malheureuse. Le docteur Bates, qui avait effectué l’autopsie, avait déclaré qu’il s’agissait d’une mort accidentelle, due à un malaise provoqué par une crise cardiaque.
Le journal précise que les événements rapportés s’étaient déroulés le 18 décembre et que l’enquête avait eu lieu le 22 décembre. Il signale encore que la pension où résidait la victime se trouvait au 14 de la Highgate Bismarck road, c’est-à-dire dans la circonscription du commissaire Neil.
Le commissaire se plonge ensuite dans la lecture de la seconde coupure, qui est plus ancienne, puisqu’elle date du 14 décembre 1913, soit quatre années avant les tragiques événements de la Highgate Bismarck Road.
La seconde coupure de journal relate des événements qui se sont déroulés à Blackpool. Ici également, le théâtre du drame est une pension de famille. La victime, madame Smith, est de Portsmouth. Elle s’est mariée, six semaines auparavant, et le couple s’était installé dans une pension de Blackpool, au 16 de la Regent Road. La veille du drame, la jeune femme s’était plainte de maux de tête et était allée consulter un médecin. Le lendemain, elle s’était sentie mieux et, le soir, elle était allée prendre un bain. Quelques instants après, le mari la découvrait sans vie dans la baignoire. Le docteur Billing, appelé par les propriétaires de la pension, avait conclu à un décès accidentel. Selon lui, la jeune femme avait succombé à une crise cardiaque ou à une syncope provoqués par un bain trop chaud.
C’est le propriétaire de la pension de Blackpool, où madame Smith était morte, qui, après avoir lu l’article du The News of The World, avait attiré l’attention de Scotland Yard. Le bulletin reproduit sa lettre. (à suivre…)
K. N.
6 juin 2009
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