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3.Barbe bleue (3e partie)

6 juin 2009

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Barbe bleue (3e partie)

Résumé de la 2e partie : La femme de Barbe bleue découvrit la vérité. Le cabinet «interdit» contenant tous les corps inertes de ses précédent femmes. Elle sait que son tour viendra. Barbe bleue rentre chez lui le même soir… et demande les clefs.

Mais d’une main si tremblante, qu’il devina sans peine tout ce qui s’était passé.
— «Comment se fait-il que la clef du cabinet ne soit point avec les autres ?»
— «Sans doute», dit-elle, «que je l’ai laissée là-haut sur ma table.»
—«Ne manquez pas», dit Barbe bleue, «de me la donner tantôt.» Après l’avoir retardé le plus possible, il fallut apporter la clef. Barbe Bleue, l’ayant examinée, dit à sa femme :
— «Pourquoi y a-t-il du sang sur cette clef ?»
— «Je n’en sais rien», répondit la pauvre femme, plus pâle que la mort.
— «Vous n’en savez rien», reprit Barbe Bleue, «je le sais bien, moi» ; «vous avez voulu entrer dans le cabinet ! Eh bien, Madame, vous y entrerez, et irez prendre votre place auprès des dames que vous y avez vues.» Elle se jeta aux pieds de son mari, en pleurant et en lui demandant pardon, avec toutes les marques d’un vrai repentir de n’avoir pas été obéissante.
Elle aurait attendri un rocher, belle et affligée comme elle était ; mais Barbe Bleue avait le cœur plus dur qu’un rocher :
— Il faut mourir, Madame, lui dit-il, et tout à l’heure.
— Puisqu’il faut mourir, répondit-elle, en le regardant, les yeux baignés de larmes, donnez-moi un peu de temps pour prier Dieu.
— Je vous donne un quart d’heure», reprit Barbe Bleue, «mais pas un moment de plus. Lorsqu’elle fut seule, elle appela sa sœur, et lui dit :
— Ma sœur Anne (car elle s’appelait ainsi), monte, je te prie, sur le haut de la tour, pour voir si mes frères ne viennent point ; ils m’ont promis qu’ils viendraient me voir aujourd’hui, et si tu les vois, fais-leur signe de se hâter.
La sœur Anne monta en haut de la tour, et la pauvre affligée lui criait de temps en temps :
— Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Et la sœur Anne lui répondait :
— Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie.
Cependant, Barbe Bleue, tenant un grand couteau à la main, criait de toutes ses forces à sa femme :
— Descends vite, ou je monterai là-haut.
— Encore un moment s’il vous plaît, lui répondait sa femme et aussitôt elle criait tout bas :
— Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
Et la sœur Anne répondait :
— Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie.
— Descends donc vite, criait Barbe bleue, ou je monterai là-haut.
— Je m’en vais, répondait sa femme, et puis elle criait :
— Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
— Je vois, répondit la sœur Anne, une grosse poussière qui vient de ce côté-ci. (à suivre…)

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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