Hantises (23e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 22e partie : Hamid, admis à l’hôpital, pour un diabète qui vient de se déclarer brusquement, passe sa première nuit aux urgences.
Une infirmière est passée vers 23h pour faire des piqûres. A Hamid, elle a effectué un prélèvement sanguin.
— Voilà qui est bien, lui a-t-elle dit, votre glycémie a sensiblement baissé !
— Je réponds donc au traitement, a-t-il dit.
— Il faut encore quelques jours pour le dire… Maintenant, dormez ! Essayez de vous reposer ! Cela ne pourra vous faire que du bien !
Son voisin, Ali, lui, ronfle depuis un moment. L’infirmière lui a fait sa piqûre sans qu’il s’en rende compte et elle est sortie, tirant la porte de la salle derrière elle.
Hamid a tiré la couverture à lui et essaye de dormir. C’est alors qu’il entend geindre la vieille femme dans le coma. Il tend l’oreille. Il lui semble qu’elle parle.
— S’il vous plaît, pour l’amour de Dieu…
Elle doit délirer, se dit Hamid, mais il se rappelle que Ali, lui a dit qu’elle ne parle plus depuis un certain moment.
— Pour l’amour de Dieu… répète la vieille femme.
Il hésite un moment, puis, se lève et va vers elle.
— Qu’y a-t-il ?
— Pour l’amour de dieu…
Elle a les yeux fermés et elle geint doucement. Le bras tendu, est relié au sérum qui, goutte à goutte, coule dans ses veines.
— Je t’entends, dit Hamid. Tu veux quelque chose ?
— Dites à mes enfants de venir me chercher…
— Tu es bien ici, on te soigne, tu guériras !
— La mort rôde autour de moi !
Et elle se remet à geindre… Les derniers propos ont effrayé Hamid qui se retourne vivement comme s’il craignait que quelque chose se trouve dans la salle. Ali ronfle toujours et les autres malades dorment également.
Il regarde la vieille femme qui respire difficilement. Il se rappelle tout à coup qu’elle a fait un accident cérébral et qu’elle est entre la vie et la mort. Alors, comment a-t-elle pu lui parler ?
— Hé la vieille…
Il se penche sur elle, la touche. Elle ne bouge pas.
— La vieille, tu veux que j’appelle tes enfants, mais il ne reçoit aucune réponse. C’est alors que la jeune femme qui souffre du côlon se réveille.
— J’ai mal…
Il s’approche d’elle.
— Veux-tu quelque chose,
— Donne-moi à boire, s’il te plaît.
Il prend la bouteille d’eau minérale, posée sur la table de nuit et lui sert un verre. (à suivre…)
K. N.
6 juin 2009
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