Hantises (22e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 21e partie :Après un malaise, Hamid, professeur dans un collège, découvre qu’il est diabétique. A l’hôpital où on le conduit, on décide de le garder en observation pendant quelques jours.
Il se sent déjà mieux à la fin de la journée, mais le médecin a insisté pour le garder.
«Il faut absolument que votre taux de glycémie soit stabilisé !»
Il est un peu gêné d’être dans la salle des urgences où il y a, à la fois, des hommes et des femmes, mais il découvre vite que son voisin de lit, un certain Ali, est un homme agréable.
— qu’est-ce qui t’a valu cette hospitalisation ? lui demande-t-il.
— un malaise cardiaque, répond l’homme.
— Je ne pense pas qu’il y ait un service de cardiologie ici.
— C’est vrai, on me stabilise et on m’envoie faire des examens plus poussés à Alger…
— Alger, c’est loin…
— Ce sera nécessaire pour une consultation spécialisée !
Hamid regarde autour de lui.
La femme qui geint, là bas. Qu’a-t-elle ?
— elle souffre des reins…
— Vous pensez qu’on peut également la soigner ici,
— Je ne sais pas. Mais elle est arrivée en urgence, ce matin…
— Et l’homme, dans le coin ? il dort tout le temps…
— C’est ammi Zoubir, le pauvre, il souffre d’anémie, alors il est tout le temps affaibli… Lui aussi, il lui faudra des examens détaillés.
Hamid montre encore du doigt une malade, une jeune femme.
— Et cette femme ?
— elle a des problèmes de côlon, je crois qu’on va l’opérer…
— On fait donc des interventions chirurgicales dans cet hôpital ?
— Oui, et je peux t’assurer que les médecins sont très compétents… Ma femme a été opérée, il y a deux ans, de la vésicule biliaire et, aujourd’hui, elle se porte comme un charme !
Hamid montre un troisième malade.
— C’est une vieille femme, je crois ?
— Oui, elle a fait un accident cérébral… elle est dans le coma depuis trois jours…
— pourquoi ne l’a-t-on pas envoyée dans un centre hospitalier spécialisé ?
— Je crois qu’elle est intransportable… Et puis, sa famille ne semble guère s’intéresser à elle… Même ses enfants ne viennent plus la voir !
Ali montre encore l’homme qui souffre d’anémie.
— C’est comme lui, depuis qu’ils l’ont ramené ici, ses enfants ne lui rendent plus visite sous prétexte qu’ils viennent d’un village lointain !
Hamid soupire. Il peut s’estimer heureux que sa famille soit venue en masse pour s’enquérir de son état. D’ailleurs, ils étaient si nombreux que le médecin les a renvoyés et a demandé à sa femme de suspendre les visites.
— Et le lit vide, là-bas, demande encore à Ali, Hamid.
— C’est un pauvre bougre, on l’a trouvé mort ce matin (à suivre…)
K. N.
6 juin 2009
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