La fée aux gros yeux (6e partie)
Résumé de la 5e partie :Elsie n’en revient pas. Sa gouvernante lui apprend qu’elle donne un bal et qu’elle attend des invités prestigieux qui doivent entrer dans son petit appartement par la fenêtre !
Elsie, un peu mortifiée, garda le silence et attendit. miss Barbara mit de l’eau et du miel dans une soucoupe en disant :
— Je prépare les rafraîchissements.
Puis, tout à coup, elle s’écria :
— En voici un ! c’est la princesse Nepticula Marginicollella avec sa tunique de velours noir traversée d’une large bande d’or. Sa robe est en dentelle noire avec une longue frange. Présentons-lui une feuille d’orme, c’est le palais de ses ancêtres où elle a vu le jour. Attendez ! Donnez-moi cette feuille de pommier pour ma cousine germaine, la belle Malella, dont la robe noire a des lames d’argent et dont la jupe frangée est d’un blanc nacré. Donnez-moi du genêt en fleurs, pour réjouir les yeux de ma chère Cemiostoma Spartifoliella, qui approche avec sa toilette blanche à ornements noir et or. Voici des roses pour vous, marquise Nepticula Centifoliella. Regardez, chère Elsie ! admirez cette tunique grenat brodée d’argent. Et ces deux illustres lavernides : Linneella, qui porte sur sa robe une écharpe orange brodée d’or, tandis que Schranckella a l’écharpe orange lamée d’argent. Quel goût, quelle harmonie dans ces couleurs voyantes adoucies par le velouté des étoffes, la transparence des franges soyeuses et l’heureuse répartition des quantités ! L’Adélide Pazerella est vêtue de drap d’or bordé de noir, sa jupe est lilas à frange d’or. Enfin, la Pyrale Rosella, que voici et qui est une des plus simples, a la robe de dessus d’un rose vif, teintée de blanc sur les bords. Quel heureux effet produit sa robe de dessous d’un brun clair ! Elle n’a qu’un défaut, c’est d’être un peu grande ; mais voici venir une troupe de véritables mignonnes exquises. Ce sont des Tinéines vêtues de brun et semées de diamants, d’autres blanches avec des perles sur de la gaze. Dispunctella a dix gouttes d’or sur sa robe d’argent. Voici de très grands personnages d’une taille relativement imposante : c’est la famille des Adélides avec leurs antennes vingt fois plus longues que leur corps, et leur vêtement d’or à reflets rouges ou violets qui rappellent la parure des plus beaux colibris.
Et, à présent, voyez ! voyez la foule qui se presse ! il en viendra encore, et toujours ! et vous, vous ne saurez laquelle de ces reines du soir admirer le plus pour la splendeur de son costume et le goût exquis de sa toilette.
Les moindres détails du corsage, des antennes et des pattes sont d’une délicatesse inouïe et je ne pense pas que vous ayez jamais vu nulle part de créatures aussi parfaites. (à suivre…)
5 juin 2009
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