Hantises (4e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 3e partie :Ali et sa famille vont enfin emménager dans leur nouvelle maison, située dans la banlieue d’Oran : une belle maison coloniale achetée à bon prix.
Ali se penche vers le chien et le caresse.
— Voyons, Black, qu’est-ce que tu as ? Pourquoi ne veux-tu pas entrer ?
C’est l’occasion pour la vieille Hadda de rappeler qu’elle est là contre son gré.
— ça ne lui plaît pas ! lâche-t-elle, il préfère notre vieille maison de campagne !
— Désormais, c’est ici notre maison !
Il pousse le chien qui finit par entrer dans la cour. Mais il court se blottir contre un pan de mur.
— Cette bête ne cessera pas de m’étonner !
Omar, l’aîné des garçons, va vers lui.
— Voyons, Black, tu es devenu peureux à ce point ?
L’animal se jette aussitôt sur lui, lui lèche les mains et le visage, comme s’il cherchait sa protection.
— Allons, allons, rit Omar, lâche-moi !
Le chien le lâche mais c’est pour retourner dans son coin. Mais la famille ne pense déjà plus à lui !
— Comme le jardin est grand ! s’exclame Zahia
— N’est-ce pas ? dit ali. Il est un peu en friche mais je vais recruter un jardinier qui y mettra de l’ordre !
La vieille Hadda intervient ;
— Pourquoi un jardinier ? C’est un travail que je peux faire moi-même !
— C’est un peu trop pour toi, dit Ali
—Et moi je te dis que je peux m’en occuper !
— D’accord, d’accord, dit Ali, qui ne veut pas irriter sa mère ;
— Tu m’apporteras les graines et les plants que je te dirai… nous cultiverons toutes sortes de légumes ici…
— Il faut laisser de la place aux fleurs, dit Zahia
— Les fleurs ? dit Hadda. Pour quoi faire ? ça ne se mange pas !
Ali a envie d’éclater de rire mais il n’en fit rien, toujours pour ne pas irriter sa mère ;
— On entre dans la maison ? dit-il
— Oui, dit Zahia
— Au nom de Dieu clément et Miséricordieux, dit Hadda, nous entrons dans cette maison, avec les meilleures intentions… Fasse que ses gardiens invisibles nous accueillent bien et que nous y trouvions tout le bonheur !
— Amen dit Ali.
On s’émerveille de la longueur du couloir ;
— C’est comme les maisons modernes, dit Hadda, déçue, ça ne rappelle pas nos vieilles maisons de campagne !
— C’est une villa, dit Ali, il y a toutes les commodités !
Zahia, elle, est très contente d’habiter dans une maison moderne. Les enfants, fous de joie, vont d’une pièce à l’autre. (à suivre…)
K. N.
5 juin 2009
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