Histoires vraies
Etrange visite (2e partie)
Résumé de 1re partie : Sylvie propose au groupe d’invités de s’adonner à une séance de spiritisme dans une ancienne maison de campagne qui date du XVIIIe siècle.
En définitive, les sceptiques et les curieux, ceux qui y croient et ceux qui ont un peu peur tombent d’accord pour essayer. Tout plutôt que de passer une soirée sans télévision. Sylvie propose :
— On va essayer de faire parler le verre. Il faut une table en bois bien lisse, un verre à pied assez léger. Et des petits cartons sur lesquels on inscrit toutes les lettres de l’alphabet.
— Et après ?
— Après, on retourne le verre au centre de la table, on dispose les cartons tout autour, deux ou trois volontaires posent délicatement un doigt sur le verre et on attend…
— On attend quoi ?
— Que le verre bouge. Il suffit de lui demander : «Esprit, es-tu là ?»
Dans un silence un peu angoissé, deux hommes et deux femmes posent un doigt méfiant sur le fond du verre. Sylvie les encourage :
— N’appuyez pas trop fort. Et quand vous sentirez que le verre commence à bouger, contentez-vous de garder le contact. Il faut quelqu’un avec un crayon et un papier pour noter les lettres que le verre désignera. Esprit, es-tu-là ?
— ?a bouge ! ?a bouge.
— Chut ! Esprit, es-tu là ? Nous t’écoutons. Dis-nous qui tu es ?
Le verre, avec une énergie et une vitesse surprenantes, se dirige vers la lettre H. Sylvie commande :
— Note, Marie-Thérèse : H !
Après le H, le verre fait un joli arc de cercle et s’en va toucher le F. Sylvie commente :
— H et F, ce sont sans doute ses initiales.
Les médiums maintiennent leur doigt en contact avec le verre. Quelqu’un dit :
— C’est fou. On sent vraiment qu’il bouge tout seul !
Sylvie demande :
— Où es-tu ?
Le verre après un temps de réflexion se lance à nouveau vers les lettres :
A.U.C.I.M.E.T.I.E.R.E.
La compagnie incrédule n’en croit pas ses yeux :
— Au cimetière ! Demandons-lui si on peut y aller !
Le verre répond, lettre par lettre :
— Je vous attends. Je suis Henriette Falloux.
La commune est un tout petit village. Le cimetière, près de l’église, ne contient que quelques tombes. Les plus courageux se lèvent :
— On y va. Prenez des lampes électriques.
Une jeune femme dit :
— J’emmène une rose. Au cas où on la trouverait vraiment.
Cinq minutes plus tard, tout le groupe, six hommes et cinq femmes, se retrouve à l’entrée du cimetière. Personne, bizarrement, n’a voulu rester à la maison. Tout le monde commence à examiner les tombes plus ou moins anciennes, plus ou moins entretenues. Certaines ont encore des fleurs fraîches…
— ?a y est. Elle est là !
Tout le groupe rejoint Léonard qui a découvert la tombe dans un coin du cimetière. Pas de doute ; sur le marbre, on peut lire : «Henriette Falloux, 1896-1944». (à suivre…)
D’après Pierre Bellemare
5 juin 2009
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