L’épopée de Djazia (48e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 47e partie : Un colporteur juif, qui a entendu parler de la beauté de Djazia, s’introduit dans le camp des Banu Hilal, et s’empare de la jeune femme.
un colporteur juif a enlevé Djazia !
Le bruit se répand comme une traînée de poudre, dans le camp. Les jeunes hommes scellent aussitôt leurs montures et se lancent à la poursuite du ravisseur.
Dhiyâb, qui faisait paître son troupeau, voyant la nuée de jeunes gens galopant, est intrigué.
— que se passe-t-il ? demande-t-il.
— quoi ? s’écrie un homme, tu n’es pas au courant ? Un colporteur juif a enlevé Djazia !
Il saute aussitôt sur sa jument Baydha, et, abandonnant ses chamelles, il s’élance, lui aussi, à la poursuite de l’intrus. Sa jument est si rapide, qu’elle dépasse aussitôt les autres cavaliers. A l’allure qui est la sienne, Dhiyâb rejoindra, bien avant les autres, le ravisseur. Cependant, le juif, qui tient contre lui Djazia, entend comme un bruit de galop.
— Tu es perdu, lui dit la jeune femme, je reconnais le pas de la jument de dhiyâb !
— tu m’appartiens, dit le juif, personne ne pourra te reprendre à moi !
Cependant, Dhiyâb ne tarde pas à le rejoindre. Mais il ne s’attaque pas tout de suite à lui : il l’oblige à prendre une autre direction que celle qu’il poursuivait pour faire perdre sa trace aux autres Banû Hilâl.
Djazia se retourne et aperçoit Dhiyâb.
— il arrive, dit-elle, tu ferais mieux de me déposer, peut-être qu’il t’épargnerait !
— jamais je ne renoncerai à toi, dit le juif !
Et il continue à galoper.
— allez, allez ma bête !
Quand Dhiyâb a jugé qu’il était assez éloigné de ses compatriotes, il se lance, comme l’éclair, sur le ravisseur. Il saisit sa bête par la bride et l’oblige à descendre.
— Bats-toi comme un homme !
Le juif tire son épée et se met à se battre. Mais Dhiyâb est plus rapide et plus adroit que lui : et il le frappe d’estoc et de taille, l’envoyant rouler dans la poussière, sans vie. Puis il s’approche de Djazia.
— Mon sauveur ! s’écrie-t-elle.
— Maintenant que je t’ai arrachée des mains de ce juif, dit dhiyâb, ton père va peut-être te donner à moi !
— Hélas, dit-elle, je ne peux te le garantir… Mon père a fondé de grands espoirs sur moi !
— alors, dit-il, s’il ne peut me donner ce qui me revient de droit, je le prendrai moi-même… à condition que tu le veuilles aussi !
— je suis à toi, dit Djazia ! qui brûle pour lui autant qu’il brûle pour elle.
Il la fait monter sur le cheval du juif et trotte à ses côtés.
— La nuit tombe, dit-il, nous allons faire semblant de nous perdre, dans l’obscurité, ainsi, nous passerons la nuit ensemble… et nous allons nous aimer, sans descendre de cheval, ainsi, les Banû Hilal, quand ils partiront sur nos traces, ne découvriront rien à notre propos… Et, éperdus d’amour, l’un pour l’autre, ils s’enfoncent dans la nuit (à suivre…)
K. N.
4 juin 2009
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