Un mariage en or (3re partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 2e partie : Djahida constitue avec difficulté son trousseau de mariée, tellement les choses sont chères. Sa mère doit même vendre les quelques bijoux qui lui restent pour la satisfaire.
Mais hélas, même si on ajoute à la somme disponible – l’argent des bracelets et des boucles de Yamina – ce n’est toujours pas suffisant.
— J’aurais aimé prendre avec moi au moins trois colliers, des bracelets, une gourmette, cinq bagues !
Sa mère s’exclame.
— Cinq bagues, mais pour quoi faire ?
— tu n’as pas vu Aldjia, la fille de la tante Zoulikha ? a son mariage, elle avait une bague à chaque doigt !
— Tu oublies que le grand père de Aldjia est un ancien émigré et qu’il a une pension en devises ?
— Et ta nièce Ouarda, alors…
— Quoi, ma nièce ?
— La fille de ton frère… elle portait à son mariage une ceinture de louis d’or !
— C’est un legs de sa grand-mère… elle ne lui appartient pas en propre… elle est à sa mère, qui la prêtera à chacune de ses filles qui se mariera !
— Legs ou pas, elle portait une ceinture en or à son mariage !
La jeune femme ferme les yeux, rêveuse :
— Ah… Tous les regards étaient braqués sur elle… il n’y avait pas que la ceinture… elle portait plusieurs colliers et de lourds bracelets…
Yamina hausse les épaules.
— La plupart des bijoux qu’elle portait étaient empruntés !
— Comment le sais-tu.
— Je le sais par sa mère !
— mais les gens, je les ai entendus, moi, louer la mariée ! ah, elle était merveilleuse !
— Je préfère avoir une ou deux choses à moi plutôt que dix empruntées !
— Les gens ne prennent en considération que ce qu’ils voient !
— Alors, tu agis en fonction des gens, toi ? dit Yamina avec colère.
— Bien sûr… Ce sont les gens qui font de nous ce que nous sommes !
Yamina va répondre quand la jeune femme l’arrête.
— Ecoute…
— Que vas-tu encore dire ?
— Je crois qu’on peut résoudre mon problème d’or !
— Tu vas voler une banque ? ironise Yamina.
— Non, je veux emprunter les bijoux que je ne peux pas acheter !
— Quoi…
— Oui, à commencer par la ceinture en or de ta belle-sœur ! Et les bracelets, les colliers… Les gens croiront qu’ils m’appartiennent et je brillerai de mille feux ! qu’est-ce que tu en dis ?
— Je dis que tu es folle ! (à suivre…)
K. N.
4 juin 2009
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