Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions célèbres
Le mystère des Bermudes (22e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 21e partie :Le procureur de Gibraltar, Flood, refuse de faire verser au capitaine Morehousse la prime à laquelle le sauvetage de la «Mary Cellars» lui donne droit.
Le 15 janvier arrive à Gibraltar le capitaine Winchester, copropriétaire de la Winchester and Co, à laquelle appartient le «Mary Cellars». La société, dont il est l’administrateur, lui a conféré tous les pouvoirs pour négocier avec les autorités britanniques de Gibraltar, et il représente à la fois, les intérêts de la compagnie et ceux des assureurs.
Le procureur Flood lui demande d’abord d’identifier le bâtiment.
— S’agit-il réellement du «Mary Cellars ?»
— il n’y a aucun doute sur cela, dit le capitaine, étonné par la question.
— si nous vous posons cette question, dit le procureur sévèrement, c’est parce que nous craignons une escroquerie à l’assurance !
— il n’y a aucune escroquerie, votre honneur, dit l’Américain, agacé.
— Comment pouvez-vous être sûr de cela ? insiste le capitaine.
— Le chargement du bateau a eu lieu à New York, sur un quai de l’East river, à proximité de mon bureau. Comme cela a duré trois jours, je me rendais chaque jour sur le bateau pour vérifier que l’opération se passait bien !
— Décrivez-moi la cargaison, du bateau, dit le procureur, méfiant.
Le capitaine le fait, de mauvaise grâce.
— et combien de fûts d’alcool y avait-il dans la cale ?
— mille sept cent et un fûts !
— c’est un de plus que nos estimations, dit le procureur.
— Alors, recomptez-les, dit le capitaine avec impertinence.
Mais le procureur ne le lâche pas.
— vous connaissez le capitaine Morehouse du «Dei Gratias ?»
— Oui, dit le capitaine.
— et vous l’avez rencontré dernièrement, je veux dire avant ce drame,
— Oui, dit encore le capitaine.
— Racontez-moi où vous vous êtes vus et à quelle occasion…
Le procureur le regarde d’un air qui ne laisse aucun doute sur les soupçons qu’il nourrit à l’égard du navigateur.
— Nous nous sommes vus alors que s’effectuait le chargement du «Mary Cellars» ; nos bateaux étaient sur le même quai…
— a quelle occasion vous vous êtes vus ?
— nous avons soupé ensemble.
— et de quoi avez-vous parlé ?
Le capitaine s’emporte.
— vous ne croyez pas que vous allez loin ?
— vous les Américains, on connaît votre duplicité !
Le capitaine se lève, en colère.
— Je suis Américain et je pense avoir du sang anglais dans les veines. Mais si je savais dans quelle veine se trouve cette saloperie, je la coupe immédiatement pour m’en débarrasser ! (à suivre…)
K. N.
4 juin 2009
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