Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions célèbres
Le mystère des Bermudes (18e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 17e partie : Le capitaine Deveau et ses hommes montent sur le «Mary Cellars», et le trouvent vide. Dans la cabine du second, il trouve un journal de bord.
Deveau a raison : la dernière date inscrite est le 25 novembre, alors qu’on est le 4 décembre. Il va de soi que la date figurant sur le journal de bord n’est pas la date de l’abandon du navire par les passagers.
Deveau sait, parce qu’il l’a fait lui-même, que sur les petits bateaux, il est rare qu’on remplisse quotidiennement le journal, bien que le règlement l’exige. D’ailleurs, en 18 jours de navigation, il n’y a que sept mentions. Et les derniers jours qui peuvent renseigner sur le départ précipité de l’équipage ne sont pas notés.
Il y a des vivres pour six mois, tous les objets indispensables à la vie sont disponibles. Cependant, après une fouille minutieuse, on découvre que le sextant, le chronomètre et les livres de navigation ont disparu.
— Qui les aurait pris ?
— Une attaque de pirates ? suggère un marin.
— Non, dit le capitaine, il n’y a aucune trace de violence, et puis des pirates auraient pris la cargaison
— Alors une mutinerie ?
— Je ne le pense pas… On en aurait la trace !
— Le bateau ne semble pas avoir menacé de prendre l’eau !
— Alors qu’est ce qui s’est passé ?
— Je ne saurais répondre, dit le capitaine, tout ce que je sais, c’est que l’équipage s’est volatilisé !
Il donne l’ordre à ses hommes de retourner sur le «Dei Gratias».
— Alors ? demande le capitaine Morehouse.
Deveau lui fait la même réponse que celle qu’il a faite à ses hommes.
— Le commandant, les personnes qui étaient avec lui et l’équipage se sont volatilisés !
— Comment cela, volatilisés ?
Deveau lui fait un rapport détaillé de tout ce qu’il a vu sur le bateau.
— C’est bizarre, dit Morehouse.
— Une disparition aussi brusque est d’autant plus difficile à croire que rien ne justifiait que l’équipage a quitté le bateau : celui-ci est absolument en état de naviguer, en dépit des infiltrations d’eau relevées.
— Tout ce que nous pouvons faire, dit Morehouse, c’est de ramener la goélette… Et de toucher la prime de sauvetage !
En effet, d’après le règlement de la mer, tout bateau en perdition sauvé vaut à son sauveteur une prime équivalant à la moitié de la valeur de sa cargaison. Or, la cargaison du «Mary Cellars» vaut 42 000 dollars et le bateau est assuré pour plus de 17 000 dollars : une très coquette somme !
Deveau est ainsi chargé de conduire le bateau à Gibraltar. Il est suivi par le «Dei Gratias» qui, tout au long du trajet, le surveille, en prévision de quelque avarie. Mais il ne se produit aucun accident. (à suivre…)
K. N.
4 juin 2009
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