11.Le mystère des Bermudes (11e partie)

Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions célèbres
Le mystère des Bermudes (11e partie)
Par K. Noubi

Résumé de la 10e partie : Une grande partie de la flotte espagnole, surprise par la tempête, a disparu sans laisser de traces.

Soixante-deux ans après les galions espagnols, c’est au tour d’un autre bateau, américain cette fois-ci, de disparaître. En réalité, d’autres bateaux ont disparu, mais si on se rappelle particulièrement du «The Patriot», c’est parce qu’il avait à son bord la fille d’un ancien vice-président des Etats-Unis, Aaron Burr. La jeune femme, Théodosa Burr Alston, était l’épouse du gouverneur de la Caroline du sud, Joseph Alston, et elle se rendait de son lieu de résidence à New York, pour retrouver son père.
Théodosa venait de perdre son fils unique, victime du paludisme, et comme elle était inconsolable, son mari a eu l’idée, pour lui faire oublier son chagrin, de l’envoyer auprès de son père, à New York.
Aaron Burr a perdu son poste de vice-président des Etats-Unis quelques années plus tôt ; homme de tempérament violent, il avait provoqué en duel un homme et l’avait tué. Comme les duels étaient interdits dans le pays, il a été poursuivi. Bien défendu, il a été acquitté mais il ne pouvait plus reprendre ses fonctions. De plus, menacé par la famille de sa victime, il a dû quitter le pays pour se faire oublier pendant quelques années en Angleterre. Depuis, il est revenu au pays et s’est installé à New York où il a réussi, grâce à ses connaissances, à obtenir un poste de procureur. Théodosa aimait beaucoup son père et avait souffert de son exil. Ayant perdu quelques années auparavant sa mère, et n’ayant ni frère ni sœur, il était son seul parent.
Joseph Alston aimait beaucoup sa femme et il lui coûtait de se séparer d’elle, mais il sait que ce voyage lui ferait du bien et l’aiderait à apaiser sa douleur.
Théodosa écrit donc à son père pour l’informer de son voyage. Aaron Burr lui répond, enthousiaste, qu’il l’attend avec impatience.
Quelques jours plus tard, alors que le gouverneur entreprenait des démarches pour louer une frégate, un homme du nom de Timoty Green se présente à lui de la part de Aaron Burr.
«Monsieur Burr m’a chargé de conduire sa fille à New York. J’ai déjà loué une frégate !
— Moi-même j’ai chargé quelqu’un de louer un bateau, répond le gouverneur
— alors annulez vos démarches… Vous risquez de froisser monsieur Burr si vous ne le laissez pas se charger du voyage de sa fille !
Le gouverneur est embarrassé par cette initiative inattendue, de plus, il ne connaît pas cet homme que lui envoie son beau-père ; mais il doit, pour ne pas l’irriter, accepter que ce soit ce Green qui escorte sa femme.
Il se rassure quand il constate que la frégate, affrétée par Green, «The Patriot», est un solide bateau. En principe, il est réservé au transport des marchandises mais depuis que l’Amérique est en guerre contre l’Angleterre, il s’est transformé en bateau de guerre et il sert aussi à transporter les voyageurs. (à suivre…)

K. N.