Cendrillon (3e partie)
Résumé de la 2e partie : Bien que Cendrillon ait satisfait la condition de sa belle-mère de trier, en une heure, les lentilles, elle ne voulait toujours pas la laisser aller à la fête.
Là-dessus, sa belle mère lui tourna le dos et partit à la hâte avec ses deux filles superbement parées.
Lorsqu’il n’y eut plus personne à la maison, Cendrillon alla sous le noisetier planté sur la tombe de sa mère et cria
«Petit arbre, ébranle-toi, agite-toi,
jette de l’or et de l’argent sur moi.»
Alors l’oiseau lui lança une robe d’or et d’argent, ainsi que des pantoufles brodées de soie et d’argent. Elle mit la robe en toute hâte et partit à la fête. Ni ses sœurs, ni sa marâtre ne la reconnurent, et pensèrent que ce devait être la fille d’un roi étranger, tant elle était belle dans cette robe d’or. Elles ne songeaient pas le moins du monde à Cendrillon et la croyaient au logis, assise dans la saleté, à retirer les lentilles de la cendre. Le fils du roi vint à sa rencontre, la prit par la main et dansa avec elle. Il ne voulut même danser avec nulle autre, si bien qu’il ne lui lâcha plus la main et lorsqu’un autre danseur venait l’inviter, il lui disait : «C’est ma cavalière.» Elle dansa jusqu’au soir, et voulut alors rentrer. Le fils du roi lui dit : «Je m’en vais t’accompagner», car il voulait voir à quelle famille appartenait cette belle jeune fille. Mais elle lui échappa et sauta dans le pigeonnier. Alors le prince attendit l’arrivée du père et lui dit que la jeune inconnue avait sauté dans le pigeonnier. «Serait-ce Cendrillon ?», se demanda le vieillard et il fallut lui apporter une hache et une pioche pour qu’il pût démolir le pigeonnier. Mais il n’y avait personne à l’intérieur. Et lorsqu’ils entrèrent dans la maison, Cendrillon était couchée dans la cendre avec ses vêtements sales, et une petite lampe à huile brûlait faiblement dans la cheminée ; car Cendrillon avait prestement sauté du pigeonnier par-derrière et couru jusqu’au noisetier ; là, elle avait retiré ses beaux habits, les avait posés sur la tombe, et l’oiseau les avait emportés ; puis elle était allée avec son vilain tablier gris se mettre dans les cendres de la cuisine. Le jour suivant, comme la fête recommençait et que ses parents et ses sœurs étaient de nouveau partis, Cendrillon alla sous le noisetier et dit :
«Petit arbre, ébranle-toi, agite-toi,
jette de l’or et de l’argent sur moi.»
Alors l’oiseau lui lança une robe encore plus belle que celle de la veille. Et quand elle parut à la fête dans cette toilette, tous furent frappés de sa beauté. Le fils du roi, qui avait attendu sa venue, la prit aussitôt par la main et ne dansa qu’avec elle. Quand d’autres venaient l’inviter, il leur disait : «C’est ma cavalière.»
Le soir venu, elle voulut partir, et le fils du roi la suivit, pour voir dans quelle maison elle allait entrer, mais elle lui échappa et sauta dans le jardin derrière sa maison. Il y avait là un grand et bel arbre qui portait les poires les plus exquises, elle grimpa entre ses branches aussi agilement qu’un écureuil, et le prince ne sut pas où elle était passée. (à suivre…)
3 juin 2009
Non classé