L’ondine de l’étang (2e partie)
Résumé de la 1re partie : Le meunier est triste de s’être fait avoir par l’ondine laquelle sachant qu’il venait d’avoir un garçon, lui avait fait promettre de lui donner ce qui venait de naître chez lui moyennant la richesse.
Le bonheur rentra dans la maison du meunier. Ce qu’il entreprenait réussissait toujours ; il semblait que les caisses et les coffres se remplissaient tout seuls et que l’argent se multipliait dans l’armoire pendant la nuit. Au bout de peu de temps, il se trouva plus riche que jamais. Mais il ne pouvait pas s’en réjouir tranquillement : la promesse qu’il avait faite à l’ondine lui déchirait le cœur. Chaque fois qu’il passait près de l’étang il craignait de la voir monter à la surface et lui rappeler sa dette. Il ne laissait pas l’enfant s’avancer près de l’eau. «Prends garde, lui disait-il, si tu y touches jamais, il en sortira une main qui te saisira et t’entraînera au fond.» Cependant, comme les années s’écoulaient et que l’ondine ne reparaissait plus, le meunier commença à se tranquilliser.
L’enfant avait grandi, était devenu jeune homme, et on le plaça dans une l’école pour être chasseur. Quand il eut pris ses leçons et fut devenu lui-même un chasseur habile, le seigneur du village le fit entrer à son service. Il y avait dans le village une belle et honnête jeune fille qui plut au chasseur, et quand son maître s’en fut aperçu, il lui fit présent d’une petite maison : ils célébrèrent leurs noces et vécurent heureux et tranquilles, s’aimant de tout leur cœur.
Un jour, le chasseur poursuivait un chevreuil. L’animal ayant débouché de la forêt dans la plaine, il le suivit et d’un coup de feu l’étendit par terre. Il ne remarqua point qu’il se trouvait tout près du dangereux étang et quand il eut vidé l’animal, il vint laver dans l’eau ses mains toutes tachées de sang. Mais à peine les avait-il plongées que l’ondine sortit du fond, l’enlaça en souriant dans ses bras humides et l’entraîna si vite que le flot se referma sur lui en jaillissant.
Quand le soir fut venu et que le chasseur ne rejoignit pas son domicile, sa femme entra dans une grande inquiétude. Elle sortit pour le chercher et comme il lui avait souvent raconté qu’il était obligé de prendre garde aux embûches de l’ondine de l’étang et qu’il n’osait se hasarder dans le voisinage de l’eau, elle eut le soupçon de ce qui était arrivé. Elle courut à l’étang, et quand elle vit près du bord sa gibecière, elle ne put plus douter de son malheur. (à suivre…)
Source : Contes choisis des frères Grimm. Contes fantastiques et contes facétieux.
3 juin 2009
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