L’épopée de Djazia (28e partie)
Résumé de la 27e partie : Ayant appris que son père menace de tuer sa mère si elle ne donne pas les réponses aux questions qu’il lui a posées avant son départ dans sa famille, Dhiyâb va à sa rencontre.
N’est-ce pas, là, les réponses exactes aux questions de ton père ? Répète la Zénète.
Dhiyâb, très pâle, relève la tête.
— Tu es perdue !
— Quoi, s’écrie la jeune femme, ce ne sont pas les bonnes réponses ?
— Non, dit Dhiyâb.
— Tu te trompes certainement, mon fils, ces réponses m’ont été données par les sages de ma tribu, tous des hommes âgés et expérimentés !
— Les réponses qu’on t’a données sont évidentes, et elles satisferaient n’importe quel homme, mais pas Cheikh Ghanem, parce que, lui, cherche toujours les plus grandes difficultés !
La Zénète est effondrée.
— Je ne comprends pas qu’il puisse trouver mieux que ce que j’ai apporté… Si tu pouvais voir les cèdres de la montagne, tu verrais que j’ai raison : il n’y a pas d’arbres plus hauts ! Je le défie de m’en citer un seul !
Dhiyâb secoue la tête.
— Mère, mère, il y a plus haut que le cèdre ou que tout autre arbre et il y a même plus haut que les montagnes empilées les unes sur les autres !
— Et quelle est cette chose ? demande la jeune femme en fronçant les sourcils ;
— Ce qu’il y a de plus haut, te dira Cheikh Ghanem, c’est Dieu ! Et il aura raison, car il n’y a rien de plus haut que Lui, Créateur de toute chose !
La Zénète hoche la tête.
— Tu as raison, mon fils ! Comment n’y ai-je pas pensé ! Heureusement que tu es venu à ma rencontre ! Mais la deuxième question, elle, est sans doute juste…
— C’est vrai que le miel est la chose la plus douce qui soit, mais pas pour le Cheikh Ghanem… Rappelle-toi, il a toujours dit que la chose la plus douce pour un homme, c’est son enfant quand il joue sous la tente…
— Il n’aurait donc pas accepté ma deuxième réponse… Je suppose que la troisième est également fausse…
— Oui ! Le laurier-rose est bien amer, mais il y a plus amer que lui…
— Une autre plante ?
— Non mère, la mort… Ne dit-on pas que la mort est plus amère que le laurier-rose ?
— C’est vrai…
— Quant à la gazelle, elle a beau être l’animal le plus rapide et essouffler les lions qui la poursuivent, il y a plus rapide qu’elle !
— Et quelle est donc cette chose extraordinaire ?
— La flèche du chasseur qui la foudroie dans sa course !
— Mon fils, s’écrie la Zénète, tu me sauves d’une mort certaine !
— Rentre chez mon père et donne-lui les réponses que je viens de te donner, mais ne lui dis pas que tu m’as vu, autrement, c’est moi qu’il tuerait !
— Va mon fils, je ne dirai rien ! (à suivre…)
K. N.
3 juin 2009
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