L’épopée de Djazia (27e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 26e partie : La femme de Cheikh Ghanem retourne vers son époux, après un séjour dans sa famille. Elle pense avoir les réponses aux énigmes qu’il lui a posées…
La nouvelle du retour de la Zénète parvient au camp. Dhiyâb est heureux de revoir sa mère, mais il ignore que son père lui a posé des questions et que si elle ne lui en apporte pas les réponses, il la tuera.
— dieu sait si elle a rapporté les réponses aux questions de Cheikh Ghanem !
—Il a juré de la mettre à mort si elle ne répond pas à ses énigmes. C’est qu’elle lui a lancé un défi : elle lui a dit que ses parents sont aussi intelligents que lui !
— nous verrons bien si ce qu’elle dit est vrai !
Dhiyâb, qui a tendu l’oreille, pâlit aussitôt : il n’est pas sûr du tout que sa mère ait rapporté les réponses qu’il faut aux questions de son père !
En grand secret, il fait préparer sa jument et, sans perdre plus de temps, il va à la rencontre de sa mère qui l’accueille avec chaleur.
— Mon fils, comme je suis heureuse de te revoir !
— Moi aussi, ma mère, mais dis-moi, est-ce vrai que père t’a posé des questions et a menacé de te tuer si tu ne lui en apportes pas les réponses ?
— Oui, dit-elle.
— alors, dis-moi vite les questions et les réponses, car je crains que tu ne le satisfasses et qu’il ne mette sa menace à exécution !
La Zénète sourit :
— Ne crains rien, mon fils, les sages parmi tes oncles se sont réunis, juste avant mon départ, et ils m’ont donné les réponses aux questions de Cheikh Ghanem.
— alors, dis-les-moi, sans tarder !
— Voilà, dit la jeune femme. Il m’a demandé quelle est la chose la plus haute qui soit, ma réponse est le cèdre des montagnes : aucun arbre ne l’égale en hauteur ! Toi qui es si intelligent, que penses-tu de cette réponse ?
— quelle est la deuxième question ? interroge le jeune homme.
— Le Cheikh m’a demandé quelle est la chose la plus douce qui soit au monde !
— Et quelle réponse apportes-tu ?
— C’est bien sûr le miel, si doux, si onctueux au goûter… N’est-ce pas la bonne réponse ?
Mais Dhiyâb ne veut pas répondre. Il demande encore :
— Et la troisième question ?
— ton père m’a demandé quelle est la chose la plus amère…
— Et ta réponse :
— Le laurier-rose… il n’y a rien de plus amer, en effet, puisque les sorciers l’utilisent pour fabriquer les poisons…
— Donne-moi la quatrième question et sa réponse !
— ton père veut savoir quelle est la chose la plus rapide au monde… Les sages de ma tribu m’ont dit que c’est la gazelle du désert !
Elle regarde son fils et sourit.
— N’est-ce pas là les réponses exactes aux questions de ton père ? (à suivre…)
K. N.
3 juin 2009
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