Le rôle de la famille
Sous d’autres cieux plus cléments, le mariage se définit rarement sur la base des ressources mises en commun et de leur utilisation. Il existe une réelle séparation entre ce que les sociologues décrivent comme communauté de biens communs et communauté de biens privés.
En Algérie, en termes de situation réelle les femmes sont, en raison de la coutume et de leur éducation, contraintes d’agir sans aucune distinction entre leurs propres biens et ceux de l’époux, ce qui leur vaut, en cas de divorce, la perte totale ou du moins partielle de tout cet investissement.
Et les femmes dépendantes, financièrement, du bon-vouloir de leur époux ou de la famille élargie ne peuvent exprimer, affirment les sociologues, entièrement leur citoyenneté. En somme, les conditions économiques précaires fragilisent la femme et favorisent le chantage. Pour analyser la relation homme et femme en Algérie en terme de dépendance financière, il faudra tenir compte, selon les spécialistes du vécu multiple des femmes, des pratiques qui les concernent et qui concernent leur rapport réel ou supposé avec les hommes. La citoyenneté des femmes sera, dès lors, interrogée à travers le prisme de ce rapport.
L’autre aspect pouvant être intégré dans ce chapitre c’est la régression de la famille nucléaire au profit de la famille élargie.
Dans une analyse sur l’évolution de la famille algérienne, Slimane Medhar, professeur à l’université d’Alger, a expliqué que lorsqu’un couple se trouve encadré par la famille élargie, il n’arrive plus à agir en tant qu’individu au sens noble du terme. La citoyenneté est, selon lui, une forme d’individualisme au sens noble du terme.
Dans une famille nucléaire, l’individu choisit lui-même son mode de vie, d’action et de comportement, mais lorsqu’il est entouré par la famille élargie il est forcé de s’identifier, d’une manière ou d’une autre, au comportement de tout ce beau petit monde.
A. B.
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30 mai 2009
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