Ahmed Lahlah (4e partie)
Résumé de la 3e partie n Settoute jette un sort au prince. Elle lui parle de la belle Rdah. Afin de connaître où cette belle jeune fille habite, le prince piège Settoute…
Rdah réside au pays des sables où les troupeaux sont innombrables, répondit hâtivement Settoute.
Satisfait de la réponse, Ahmed libéra la vieille. Il demanda à son père du viatique pour un long voyage et, le jour même, monté sur son pétulant cheval, il partit à la recherche de Rdah, sous le regard attristé de sa cousine Nouna, celle que son père lui destinait comme épouse.
Après plusieurs jours de chevauchée, le vaillant cheval ralentit son allure. Le prince mit pied à terre et lui dit :
— Beau coursier, si tu es fatigué, retourne au pays natal, mais, surtout, n’oublie pas de transmettre mes pensées à la cousine Nouna.
Alors, le cheval dit à son tour :
— Non, beau cavalier, il n’est pas encore l’heure de m’en aller. Resserre-moi seulement la sangle, et je te mènerai plus loin encore.
Ahmed resserra la sangle et le cheval retrouva toute sa fougue. Après quarante jours de galop, ils atteignirent la prairie du Roumi. C’était une immense prairie verdoyante, jonchée de centaines de cadavres, dont les mains et les pieds étaient attachés par des liens d’herbe. Comme le prince, perplexe, était à se demander qui pouvait être l’auteur d’une telle hécatombe, le Roumi apparut à l’horizon. Il portait une somptueuse cuirasse d’or et son maintien respirait la puissance et la tyrannie. De loin, il somma l’étranger de se retirer de sa prairie. Faisant celui qui n’avait rien entendu, le prince se coucha dans l’herbe. Alors furieux de n’être pas obéi à l’instant, le Roumi fondit sur lui, l’épée à la main. Ahmed le laissa approcher, puis, brusquement, il bondit à sa rencontre, l’épée à la main. Il donna un coup sur la sangle qui retenait la selle, et le Roumi, perdant l’équilibre, roula dans l’herbe. Ahmed se précipita sur lui et le frappa à la taille : il le coupa en deux.
Après avoir renvoyé son propre cheval au pays natal, chargé d’un message d’amour pour sa cousine Nouna, le prince enfourcha le cheval du Roumi et continua sa route vers le pays des sables où les troupeaux sont innombrables.
A une croisée de chemin, le chacal se joignit au prince. Il avait l’air famélique et malheureux. Après avoir salué le cavalier, il dit :
«?a fait des jours, mon Seigneur, que je n’ai rien mangé. Je te serais infiniment reconnaissant si tu m’aidais à trouver un chevreau ou un agneau pour calmer ma faim.
Cesse de te lamenter, oncle chacal, répondit le prince avec bonhomie. Je suis prêt à t’accorder mon aide, mais à condition que tu te conduises honorablement en ma compagnie.
Le chacal assura le prince de sa bonne éducation et, dès lors, le suivit comme son ombre. lIs parcoururent ainsi une bonne distance avant de rencontrer un immense troupeau de moutons. Le prince salua le berger et lui demanda qui était le propriétaire du troupeau.
— C’est le troupeau de Rdah, Seigneur.
— Et Rdah, où habite-t-elle dans ces sables ?
Suis les troupeaux et tu arriveras à sa demeure.
A cet instant, craignant que le cavalier, trop préoccupé par ses propres affaires, n’oublia sa promesse, le chacal se prit à geindre. Le prince l’entendit. (à suivre…)
29 mai 2009
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