Jean-Paul Sartre (1905-1980)- Philosophe, romancier, dramaturge, essayiste, critique littéraire.
- Né le 21 juin 1905, il perd son père à un an.
- Il est élevé par sa mère catholique et un grand-père maternel, Charles Schweitzer (père d’Albert Schweitzer). protestant alsacien.
Après quelques années à La Rochelle (à la suite du remariage de sa mère en 1916), il fait à Paris des études brillantes, d’abord à Henri IV, ensuite à Louis-le-Grand
- Reçu à l’école normale supérieure en 1924, il passe l’agrégation de philosophie en 1929.
- De 1931-1933, il est professeur au Havre.
- Lors d’un séjour d’étude à l’Institut français de Berlin (1953-1934), il découvre la phénoménologie allemande avec Edmund Husserl et Martin Heidegger .
- De 1934 à 1939, il enseigne la philosophie au Havre, à Laon et à Neuilly.
- Fait prisonnier le 21 juin 1940, libéré en 1941, il reprend l’enseignement à Neuilly puis au lycée Condorcet.
- En 1945, il quitte l’enseignement pour se consacrer à son oeuvre philosophique et littéraire et à diverses actions politiques.
- Il devient l’un des rares philosophes français à toucher un vaste public et a servir de maître à penser à la jeunesse.
Mise en contexte de la pensée sartrienne par un Joseph Bochenski
in La philosonhie contemporaine en Europe (Col. « Petite Bibliothèque Payot » no. 7, Paris, Payot, 1967), p. 142:
« Jean-Paul Sartre était, dans les premières années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, le philosophe le plus commenté d’Europe. Certes, il doit surtout sa célébrité dans les milieux non philosophiques à ses romans et pièces brillamment écrits et aussi aux résumés superficiels de sa doctrine (L’existentialisme est un humanisme, 1946). Mais, au-delà, Sartre est l’auteur d’une série d’ouvrages strictement philosophiques et mérite d’être considéré comme un classique de la philosophie contemporaine, grâce en particulier à son ouvrage capital, livre volumineux, difficile et très technique, l’Être et le Néant. essai d’ontologie phénoménologique (1943).
« On méconnaît Sartre en ne voyant en lui qu’un écrivain. Il est non seulement un philosophe spécialisé au style de pensée très précis, technique et original, mais encore de tous les philosophes de l’existence celui qui est le plus près de la philosophie de l’être. Il faut aussi remarquer que c’est justement chez lui, seul philosophe qui professe ouvertement l’existentialisme, que l’on ne trouve pas certain caractère poético-romantique souvent propre à cette philosophie. Son système est, au contraire, construit avec une logique rigoureuse, dans un sens tout à fait rationaliste, on pourrait presque dire aprioriste. Sans doute Sartre fait, la plupart du temps, de l’anthropologie, mais cette anthropologie repose sur une ontologie, elle consiste presque exclusivement dans l’application logique de principes ontologiques à l’homme et à ses problèmes. On peut voir à juste titre, dans cette philosophie, une expression du désespoir de l’homme d’après-guerre, spécialement du Français, et trouver qu’elle correspond à la ‘Weltanschauung » d’un être sans croyance, sans famille, sans but de vie; il est clair aussi que l’influence de Sartre s’explique dans une mesure non négligeable par le fait que sa pensée tourne autour des problèmes théologiques et, en fait, dans un sens athéiste. Il est, malgré tout, incontestable que son système philosophique comme tel a une signification éminente et que l’acuité avec laquelle Sartre a saisi plusieurs problèmes métaphysiques fondamentaux est digne d’admiration. »
27 mai 2009
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