Sartre romancier
La Nausée (1938) représente le début du processus de réflexion dans l’ensemble de l’oeuvre romanesque de Sartre. Le livre est écrit sous la forme d’un journal, un long monologue au cours duquel le personnage principal, Antoine Roquentin, prend peu à peu conscience qu’il existe. Cette prise de conscience progressive engendre l’angoisse, parce que le sentiment d’exister s’accompagne d’une autre prise de conscience : l’absurdité du monde et de l’existence, qui ne semblent pas motivés par quelque chose d’essentiel.
Le Mur (1939) est composé de cinq nouvelles qui présentent cinq types de marginaux: un condamné à mort (Le Mur), un fou (La Chambre), un déséquilibré sexuel (Erostrate), un impuissant (Intimité) et un pédéraste (L’Enfance d’un chef). Cette galerie de personnages « nauséeux » produit une atmosphère étouffante, à laquelle il semble impossible d’échapper. Le thème central et commun à ces nouvelles est cette impossibilité de fuir le cercle fermé de l’existence, qui apparaît « emmurée ».
Les Mots, ouvrage paru en 1964, est une autobiographie. Sartre y raconte longuement son enfance dans le confort d’une famille bourgeoise et le temps passé dans les livres, qui lui font découvrir l’univers extérieur : « Pour avoir découvert le monde à travers le langage, je pris longtemps le langage pour le monde ».
Les Mots est le dernier ouvrage littéraire de Sartre, qui reçoit le Prix Nobel peu après sa publication. Toutefois, Sartre refuse cette prestigieuse récompense.
27 mai 2009
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