ABDALLAH IBN OMAR (RAA)
Dans les compagnons du prophète
A l’âge de 13 ans, il rejoignit le Prophète (saw). Il était vif, ingénieux, méticuleux de sorte qu’il faisait à la lettre tout ce qu’il voyait du Prophète (saw) ; où le Prophète (saw) s’asseyait, priait, montait à cheval, faisait ses besoins, il faisait exactement comme lui. Si méticuleux qu’il était, que s’il doutait sur une parole du Messager (saw) fut ce même d’un mot, il ne le rapportait pas. Il était très prudent dans ses jurisprudences et cela lui arrivait à ne pas répondre à des questions posées de crainte de se tromper et cela malgré ses connaissances accrues et le pardon que Dieu accorde aux Savants en cas d’erreur.
Ohman Ben Affane (raa) lui proposa le poste de Juge qu’il refusa car selon lui il disait « Il existe trois sortes de juge : le premier est un ignare qui ira en enfer, le deuxième prononce des sentences à son gré et ira en enfer et le troisième est celui qui prononce les jugements justes ». Ce refus était motivé par le fait qu’il estimait que ce poste devait revenir à des hauts compagnons pieux malgré qu’il s’en sentait capable.
L’Islam était devenu puissant et les richesses affluaient et Abdallah ben Omar s’écartait des richesses et par son comportement, il tentait de faire comprendre aux hauts fonctionnaires son mépris pour les richesses. Il était comme le frère de la nuit, il s’y levait pour prier et l’ami de l’aurore où il passait son temps en pleurant et implorant le pardon de Dieu. A la récitation du Coran, il s’effondrait en larmes si bien qu’un jour alors qu’il récitait « Waîlon lil mouttafifina (n°83) », il pleura à tel point qu’il en perdit connaissance et tomba à terre.
Sa générosité, son ascétisme, sa piété faisaient de cet homme un vertueux, il donnait en abondance, il ne se souciait pas de savoir si ces dons le rendraient pauvre tellement qu’il était ascète et bon..
Il était un commerçant intègre et ses revenus abondants, son bénéfice, il ne l’économisait pas pour lui-même, il le donnait aux pauvres et aux nécessiteux. On raconte qu’un jour, il toucha 4000 dirhams et un tissu en velours. Le lendemain, on le voyait au marché acheter de la nourriture pour sa monture à crédit, intrigué, Ibnou Waêl (celui qui l’avait vu au marché) questionna sa famille : »N’a t-il pas reçu un tissu et 4000 dirhams ? Si, mais ne pouvant dormir, il sortit distribuer cet argent aux pauvres en portant le tissu sur son dos et à son retour n’ayant plus le tissu, il me dit « Je l’ai donné à un pauvre ! ». Ibnou Waël sortit et se plaça sur un promontoir et cria « Oh Commerçants ! que faites vous de ce bas monde alors qu’Ibn Omar recevant de l’argent les distribue puis s’endette ! ».
Lorsqu’Ibn Omar se mettait à table, rare lorsqu’il était seul, il était souvent accompagné d’orphelins, de pauvres nécessiteux. Il disait souvent à ses enfants « Vous conviez les rassasiés et vous laissez les affamés ».
Il n’était pas le serviteur de son argent car lorsqu’il en avait, celui ci s’écoulait comme l’eau s’écoule de l’outre. Un de ces amis lui apporta même un vêtement de coton de haute qualité, il le refusa en disant : »Non ! j’ai peur sur ma propre personne, j’ai peur qu’il me fasse orgueilleux et Dieu n’aime pas l’insolent plein de gloriole ». En fait, il ne gardait que ce qui lui suffisait pour sa subsistance et cacher sa nudité. Un jour, un autre homme lui apporta un médicament, il dit « Qu’est ce que cela ?, C’est pour faciliter la digestion reprit l’homme ! Ibn Omar sourit « La digestion ! je n’ai jamais mangé à satiété depuis 40 ans ans ! ». Un autre homme s’était rendu chez lui et évalua à 100 dirhams les biens qu’ils possédaient alors qu’Ibn Omar était un commerçant. Il n’agissait pas par avarice mais par ascétisme, car il rejettait le monde matériel. Ibn Omar vécut longuement dans l’ère amaouite où les richesses affluaient de toutes les provinces. Il refusa le poste de Calife à plusieurs reprises lors de la mort d’Othmane Ben Affane si bien que les gens le forçait et était prêts à le tuer pour ses réponses négatives. « Je ne veux être responsable qu’une goutte de sang soit versé disait-il ». Il resta neutre dans le conflit qui opposa Ali (raa) à Mouâwiya. Il disait : »Si on me dit d’accourir à la prière, j’accourerais ! Si on me dit « Accourez au succès, j’accourerais ! mais si on me dit : » tuez un tel et prenez sa richesse, je dis : Non ! ».
A la fin de sa vie, il déclara « Je regrette seulement de ne pas avoir combattu le parti tyrannique au côté de Ali (raa), ce qui m’a empêché est que Dieu a dit : »Le sang du Musulman est sacré… ». Combattre les idôlatres, Oui ! mais combattre ceux qui disent l’Unicité, Non ! Telle était sa conviction et son excuse.
Abdallah Ibn Omar (raa) mourut à 85 ans sous l’ère Amaouite à la 73ème année de l’hégire. Que la paix soit sur toi o Abou Abderrahmane, toi qui a vécu dans ce monde comme un passant. »
25 mai 2009
Religion