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Victor HUGO – La mort de Gavroche

22 mai 2009

1.Extraits, Victor Hugo

Victor HUGO – La mort de Gavroche
Les Misérables (1862)
Cinquième partie, Livre I, Chapitre XV

 [Pour ses camarades insurgés, retranchés derrière une barricade, Gavroche (douze ans) va, au risque de sa vie, ramasser sur les morts les cartouches non brûlées.]

Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l’air de s’amuser beaucoup. C’était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les gardes nationaux et les soldats riaient en l’ajustant. Il se couchait, puis se redressait, s’effaçait dans un coin de porte, puis bondissait, disparaissait, reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait à la mitraille par des pieds de nez, et cependant pillait les cartouches, vidait les gibernes et remplissait son panier. Les insurgés, haletants d’anxiété, le suivaient des yeux. La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n’était pas un enfant, ce n’était pas un homme ; c’était un étrange gamin fée. On eût dit le nain invulnérable de la mêlée. Les balles couraient après lui, il était plus leste qu’elles. Il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort; chaque fois que la face camarde du spectre s’approchait, le gamin lui donnait une pichenette.
Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l’enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s’affaissa. Toute la barricade poussa un cri ; mais il y avait de l’Antée dans ce pygmée ; pour le gamin toucher le pavé, c’est comme pour le géant toucher la terre ; Gavroche n’était tombé que pour se redresser : il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l’air, regarda du côté d’ou était venu le coup, et se mit à chanter :
 Je suis tombé par terre,
C’est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C’est la faute à…

Il n’acheva point. Une seconde balle du même tireur l’arrêta court. Cette fois il s’abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s’envoler.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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3 Réponses à “Victor HUGO – La mort de Gavroche”

  1. Webmaster Dit :

    Chaque partie du commentaire doit être constituée de deux ou trois paragraphes qui correspondent aux idées directrices de chacun des axes de lecture. Ainsi pour le texte ci-contre, dont on aurait entrepris de mettre en valeur le registre épique, un premier paragraphe pourrait observer l’ordre exemplaire suivant :

    constatation de l’écart stylistique : Gavroche n’est jamais identifié en tant qu’enfant :

    citations : « C’était le moineau – Ce n’était pas un enfant, ce n’était pas un homme ; c’était un étrange gamin fée – le nain invulnérable de la mêlée – ce pygmée »…,

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

  2. Webmaster Dit :

    fait de style : le texte offre une étonnante concentration de métaphores de cette sorte.

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

  3. Webmaster Dit :

    commentaire : Ainsi le narrateur procède à une lente transfiguration du personnage pour suggérer comment l’héroïsme de sa conduite en fait une sorte de mythe.

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

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