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le dernier jour d’un condamné

21 mai 2009

1.Extraits, Victor Hugo

  Ceux qui jugent et qui condamnent disent la peine de
mort nécessaire. D’abord, – parce qu’il importe de retrancher de la communauté sociale
un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui nuire encore. – S’il ne s’agissait que
de cela, la prison perpétuelle suffirait. A quoi bon la mort ? Vous objectez qu’on peut
s’échapper d’une prison ? faites mieux votre ronde. Si vous ne croyez pas à la solidité
des barreaux de fer, comment osez-vous avoir des ménageries ?
  Pas de bourreau où le geôlier suffit.
  Mais, reprend-on, – il faut que la société se venge, que la société punisse. -
Ni l’un, ni l’autre. Se venger est de l’individu, punir est de Dieu.
  La société est entre deux. Le châtiment est au-dessus d’elle, la vengeance est
au-dessous. Rien de si grand et de si petit ne lui sied. Elle ne doit pas « punir pour
se venger »; elle doit corriger pour améliorer. Transformez de cette façon
la formule des criminalistes, nous la comprenons et nous y adhérons.
  Reste la troisième et dernière raison, la théorie de l’exemple. – Il faut faire
des exemples ! il faut épouvanter par le spectacle du sort réservé aux criminels ceux
qui seraient tentés de les imiter ! – Voilà bien à peu près textuellement la phrase
éternelle dont tous les réquisitoires des cinq cents parquets de France ne sont que des
variations plus ou moins sonores. Eh bien ! nous nions d’abord qu’il y ait exemple. Nous
nions que le spectacle des supplices produise l’effet qu’on en attend. Loin d’édifier le
peuple, il le démoralise, et ruine en lui toute sensibilité, partant toute vertu. Les
preuves abondent, et encombreraient notre raisonnement si nous voulions en citer. Nous
signalerons pourtant un fait entre mille, parce qu’il est le plus récent. Au moment où
nous écrivons, il n’a que six jours de date. Il est du 5 mars, dernier jour du carnaval.
A Saint-Pol, immédiatement après l’exécution d’un incendiaire nommé Louis Camus, une
troupe de masques est venue danser autour de l’échafaud encore fumant. Faites donc des
exemples ! le mardi gras vous rit au nez.

le dernier jour d'un condamné  dans 1.Extraits hugo

Victor
Hugo : Le dernier jour d’un condamné
préface (1832)

 

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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