Pis ou pire ?
On ne saurait considérer la tournure il y a pire comme fautive, elle est simplement moins littéraire que il y a pis. En effet, on constate que dans la plupart des emplois, pis, comparatif de supériorité de mal, est supplanté dans l’usage par pire, comparatif de supériorité de l’adjectif mauvais, ou par plus mal :
- comme adverbe : De mal en pire, de pire en pire, généralement condamnés, se rencontrent cependant chez de bons auteurs, à commencer par Nerval ;
- comme adjectif : C’est pire, ce sera pire, bien pire, etc., sont employés par Barbey d’Aurevilly, Taine, Gide, Cocteau, Mauriac, Montherlant, le général de Gaulle, et le Dictionnaire de l’Académie, dans sa huitième édition (1935), à l’article Pis, indique : « Il s’emploie encore substantivement et signifie Ce qu’il y a de pire ». Comme attribut d’un nom, pis a d’ailleurs toujours été rare ;
- comme nom ou, sans article, faisant fonction de nom (quelque chose de pis) : Le pire est que ; en mettant les choses au pire ; faire pire, redouter bien pire, etc., se trouvent chez Péguy, Martin du Gard, Malraux, Mauriac, le général de Gaulle…
18 mai 2009
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