Les participes passé se terminent par -é (changé), -i (fini), -u (mordu), -s (appris) ou -t (ouvert).
ATTENTION! Pour les formes en -é (verbes du 1er groupe), on hésite parfois entre le participe acheté -ée -és -ées et l’infinitif (acheter).
Dans ce cas, essayez de remplacer la forme douteuse par celle d’un verbe des deux autres groupes (finir, ouvrir, mettre …)
Ils veulent en achet- plusieurs. (ils veulent en ….finir – ouvrir – mettre…) - C’est un infinitif : j’écris; acheter
Ils en ont achet- plusieurs (ils en ont …ouvert – mis – dit …)- C’est un participe passé : j’écris : acheté
L’ACCORD
Prenons une phrase comme : « Les skis qu’elle s’est (acheté ?) au supermarché me semblent excellents, mais un peu chers« .
Lisez attentivement ce qui suit !
Vous accordez les adjectifs : excellent et cher avec le nom : skis pour une raison de SENS ; parce que c’est le seul mot de la phrase qui nous dit CE QUI EST (ou qui n’EST pas) excellent… ou cher.
Chaque fois que vous écrivez un adjectif comme excellent, cher, facile, joyeux, vieux, ancien.. vous l’accordez (en genre et en nombre) avec ce qui, dans la phrase, EST (ou pourrait ETRE…) excellent, cher, facile, joyeux, vieux, ancien…
Cet « accord » repose sur une question de SENS…( car ce qu’on écrit doit avoir un sens). -
Pour le moment, la QUESTION, c’est : » si je dois accorder ce participe, quel est le mot avec lequel je l’accorderai? Quel sera le « DONNEUR de l’accord ? »
A l’origine, nos participes passés étaient des adjectifs.
Les participes font partie, pour le sens, des formes nominales des verbes. Contrairement, aux autres formes du verbe, ils ne se conjuguent pas (je, tu, il…); ils fonctionnent comme des adjectifs (épithète, attribut, etc.). Et la plupart de ceux que vous rencontrez dans les textes ou que vous écrivez ont une fonction d’adjectif, et s’accordent comme des adjectifs : en fonction du SENS.
Le participe passé d’un verbe (transitif) comme acheter est la seule forme passive du verbe : il ne s’applique pas à celui qui fait l’action (l’acheteur), mais à ce qui subit l’action (un article?), ce qui … est acheté
REMARQUE : Et ceux des verbes intransitifs ? dormir, par exemple : que faire de dormi, puisque’on ne peut parler d’être dormi?
REPONSE : L’histoire les a dotés d’un autre emploi …: Nous en avons besoin pour une autre fonction
Quand faut-il accorder?
Quand le participe passé a une fonction d’adjectif, sans verbe auxiliaire, il doit être accordé. Mais les temps composés lui donnent une fonction verbale, et les choses se compliquent…
…dans les temps composés ?
Les langues modernes ont donné aux participes passés une fonction autre que celle d’adjectif.
Ils nous servent à former, avec un auxiliaire, les temps composés qui figurent dans nos conjugaisons : passé composé (j’ai acheté, je suis arrivé), passé antérieur (j’eus acheté, je fus arrivé), plus-que-parfait (j’avais acheté, j’étais arrivé) conditionnel (ou subjonctif) passé (j’eusse acheté, je fusse arrivé) etc…
Quand vous rencontrez une de ces formes, commencez par la recherche du donneur, du mot qui pourrait vous dicter l’accord du participe passé ; et si vous ne le trouvez pas dans la phrase, cherchez-le dans la précédente.
Dans la phrase, « Les skis qu’elle s’est (acheté) au supermarché me semblent excellents, mais chers », le participe passé acheté parle de qqch qui EST ACHETE, ce qui nous fait aussitôt considérer comme donneur d’accord le nom skis,ici masculin pluriel. On accordera donc ce participe avec ce nom, et on l’écrira achetés.
En moyen français, cet accord était souvent négligé. Ainsi, il est observé dans : « … les marques qu’elle lui avait faites au visage » (Marg. de Navarre), et dans : « Les grands [...] ont rempli leurs esprits de haine mutuelles » (A. d’Aubigné), mais non dans : « Les faux pas que ma mémoire m’a fait si souvent » (Montaigne).
Les grammairiens ont mis de l’ordre dans ce point de syntaxe en décidant que le participe passé d’un temps composé ne s’accorderait que quand le donneur le précède. Autrement dit, l’acheteur qui va parler de son achat peut encore décider s’il dira qu’il s’est acheté « des skis« … ou : « une paire de skis ». Il peut encore décider si le donneur sera un féminin singulier ou un masculin pluriel.
On décida donc (au 16e siècle!) que, quand le participe est employé avec un auxiliaire (dans un temps composé de nos conjugaisons) cet accord n’aurait lieu qu’avec un donneur qui le précède le participe passé.
Telle est la règle qui s’est imposée à partir du 17e siècle, et nous devons l’appliquer.
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18 mai 2009
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