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Accent circonflexe

18 mai 2009

LITTERATURE

L’accent circonflexe est l’un des cinq diacritiques utilisés en français. Il vient coiffer les voyelles a, e, i, o et u.

Il a trois fonctions principales, qui ne s’excluent pas :

  • il précise la prononciation d’un a, d’un e ou d’un o ;

  • il indique l’amuïssement d’une ancienne lettre ;
  • il sert, fortuitement, de signe discriminant (c’est donc un diacritique au sens étymologique) permettant de distinguer des homophones.

Dans certains cas, le circonflexe n’a aucun rôle linguistique précis.

Premières utilisations 

Le circonflexe est apparu pour la première fois en français (voire dans la typographie occidentale) au XVIe siècle. C’est le grec ancien, tel que typographié à l’époque (et encore maintenant pour l’essentiel), qui lui a fourni ce diacritique, constitué simplement de la réunion d’un accent aigu et d’un grave (pour l’histoire de l’accent circonflexe grec, consulter l’article Diacritiques de l’alphabet grec). Il semble que l’anatomiste et grammairien Jacques Dubois, dit Sylvius, soit le premier à l’avoir importé pour sa langue (bien qu’il ait écrit en latin).

Plusieurs grammairiens de ce siècle ont tenté de lui donner un rôle dans l’orthographe de leur langue, rôle qu’il n’a pas forcément conservé. Il faut en effet attendre le XVIIIe siècle pour que son utilisation soit normalisée et devienne proche de celle qu’on lui donne aujourd’hui.

 

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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2 Réponses à “Accent circonflexe”

  1. Webmaster Dit :

    Premières utilisations
    Chez Sylvius (1478 ou 1489-1555)
    Circonflexes de Sylvius

    Sylvius fait du circonflexe l’indicateur de diphtongues graphiques (ou fausses diphtongues, puisque le français de cette époque n’a déjà plus de diphtongues prononcées). Il indique la motivation de ses choix dans son ouvrage Iacobii Sylvii Ambiani In Linguam Gallicam Isagoge una, cum eiusdem Grammatica Latinogallica ex Hebraeis Graecis et Latinus authoribus (« Une introduction à la langue gauloise [française] ainsi que sa grammaire à partir d’auteurs hébreux, grecs et latins », éditée par Robert Estienne en 1531), sorte d’étude grammaticale de la langue française écrite en latin dans laquelle il s’appuie principalement sur la comparaison entre les langues antiques et le français pour expliquer les spécificités de sa langue (à cette époque, on ne conçoit pas encore de décrire une langue moderne autrement que par rapport aux modèles grec et latin). On lit, au début de l’ouvrage (10e page non numérotée), la liste de ses conventions typographiques. Il y présente brièvement le circonflexe, qui sera décrit en détail plus loin :

    aî, eî, oî, oŷ, aû, eû, oû, diphthongorũ notæ, vt maî, pleîn, moî, moŷ, caûſe, fleûr, poûr, id eſt maius, plenus, mihi, mei, cauſa, flos, pro.

    Traduction : « aî, eî, oî, oŷ, aû, eû, oû, sont les représentations des diphtongues, comme dans maî, pleîn, moî, moŷ, caûse, fleûr, poûr, c’est-à-dire, en latin, maius, plenus, mihi, mei, causa, flos, pro. »[1]

    Sylvius est bien conscient qu’il s’agit dans ce cas d’une notation purement graphique car il reconnaît que de diphtongues, ces digrammes ne portent que le nom (ce qui suit ne concerne que aî ; page 8) :

    Nanque [sic] aî Græcis propriam, Latinis quibuſdam poetis vſurpatam, non æ, ſeu ε cum Græcis : non aï diuiſas vocales cum poetis Latinis, ſed aî vna ſyllaba vtriuſque vocalis ſonum leniter exprimente, pronuntiamus [...].

    Traduction : « En effet [Sylvius vient d'indiquer que les voyelles des diphtongues françaises sont rarement séparées], pour aî, diphtongue propre au grec et empruntée par quelques poètes latins, nous ne la prononçons pas æ [c'est-à-dire aé /ae/, comme en latin] mais plutôt ε [c'est-à-dire è /ɛ/], comme en grec : ce n’est pas aï avec les voyelles séparées, comme chez les poètes latins, mais aî, en une seule syllabe, le son de chaque voyelle étant légèrement exprimé. »[2]

    L’accent circonflexe s’oppose, pour les mêmes groupes de lettres, au tréma (placé aussi entre les deux voyelles). Le problème est que, comme le signale Sylvius, on ne trouve que peu de cas pour lesquels les lettres de ces groupes doivent être prononcées séparément : traî (« je trais ») ~ traï (« je trahis »), ce qui est normal : le français de cette époque n’a plus de diphtongues réelles, les quelques cas signalés étant plutôt des coalescences, comme pour trahis, qui ne se prononce du reste pas comme l’anglais try /traj/. Sylvius fait cependant grand usage de ses trémas pour la notation des sons grecs ou latins. Cette notation opposant les diphtongues graphiques aux « diphtongues » orales est cependant tout artificielle pour le français. L’accent circonflexe ne se justifie pas, le tréma suffisant amplement pour les quelques formes ambiguës (dont voilà un exemple).

    De cette notation, il ne reste rien dans l’orthographe actuelle, qui n’a gardé que le tréma (Sylvius n’en est cependant pas l’inventeur). Pourtant, ce grammairien met le doigt sur un problème important ; il explique en effet qu’à son époque eu est une graphie ambiguë :

    * c’est soit [y] comme dans sûr, mûr, écrits ſeûr, meûr ;
    * soit [œ] comme dans cœur, sœur, écrits par Sylvius au moyen d’un accent circonflexe surmonté d’un macron, diacritique qu’on ne peut reproduire ici (on se contentera de séparer les deux diacritiques ; voir image ci-dessus) : cêūr, ſêūr.

    Or, cette ambiguïté sera, plus tard, bel et bien levée au moyen du circonflexe (seur → sûr). Sylvius avait tout de même ouvert la porte aux réflexions sur la manière d’utiliser des signes auxiliaires pour bien écrire.

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  2. Webmaster Dit :

    Premières utilisations
    Chez Étienne Dolet

    Étienne Dolet, dans sa Maniere de bien traduire d’une langue en aultre : d’aduantage de la punctuation de la langue Francoyse, plus des accents d’ycelle (1540), utilise le circonflexe (écrit cette fois-ci entre deux lettres) pour marquer trois métaplasmes : il r’aſſemble [rassemble], r’unit [réunit], & conioinct [conjoint] les parties diuisées [divisées]: & ce en trois façons. Les métaplasmes indiqués sont :

    * 1. La syncope (disparition d’une syllabe interne) : lai^rra, pai^ra, urai^ment (vrai^ment), don^ra pour laiſſera (laissera), paiera, uraiemẽt (vraiment), donnera.

    Il ne faut pas perdre de vue qu’avant le XIVe siècle, le e caduc écrit est prononcé en toute position. On disait donc paiera [pɛəra] et non [pɛra]. C’est à partir de cette époque, cependant, que le e caduc a commencé à s’amuïr en hiatus, ce dont attestent les formes syncopées citées par Dolet, qui sont maintenant les seules correctes (paiera prononcé [pɛra], vraiment). D’autres syncopes citées, cependant, ne sont pas restées (la voyelle a été réintroduite par suite de réfections) et choquent l’oreille : lai^rra [lɛra] (maintenant /lɛsəra/ ou /lɛsra/), don^ra [dɔ̃ra] (maintenant /dɔnəra/ ou /dɔnra/).

    * 2. L’haplologie (suppression de phonèmes répétés ou proches). Dolet cite des formes qui, actuellement, ne se disent plus : au^ous (av^ous), n^auous (n^avous) pour auez uous (avez-vous) et n’auez uous (n’avez-vous).
    * 3. La contraction d’un é suivi d’un e caduc de féminin au pluriel, possible en poésie, qui donne un é long [eː] (rappelons que le e caduc en fin de mot a été prononcé jusqu’au XVIIe siècle). Toutes les formes que Dolet cite sont les seules considérées normales actuellement (si l’on oublie la quantité longue). Par exemple : pense^es [pɑ̃seː], ſuborne^es (suborne^es) pour pensées [pɑ̃seə], ſubornées. Dolet précise bien qu’il faut se garder d’écrire l’accent aigu quand on note la contraction. Cette contraction peut se présenter dans d’autres mots : a^age [aːʒə] pour aage [aaʒə] (âge).[3]

    Dolet fait donc du circonflexe la marque des phonèmes amuïs : c’est bien une des principales fonctions actuelles de ce diacritique en français. Cependant, des exemples qu’il donne, peu utilisent encore cet artifice, hormis âge : dans vraiment, l’ancien e en hiatus n’est simplement plus écrit, dans les féminins pluriels comme pensées, aucune modification n’a été apportée, vraisemblablement pour conserver les marques flexionnelles, utiles à la lecture. Son témoignage offre un double intérêt : outre pour l’histoire de la typographie, il s’avère important pour la phonétique historique du français et permet de savoir que c’est à son époque que le e caduc (et d’autres voyelles) en hiatus a commencé à s’amuïr.

    On peut laisser Dolet conclure lui-même : Ce ſont les preceptions [préceptes], que tu garderas quant aux accents de la langue Francoyse. Leſquels auſsi obſerueront tous diligents Imprimeurs : car telles choſes enrichiſſent fort l’impreſsion, & demõſtrent [démontrent], que ne faiſons rien par ignorance.

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