« Se faire l’avocat du diable »
Signification
Défendre la cause contraire à celle qui est adoptée par son interlocuteur
Loin d’être prise au sens propre, ce qui serait bien difficile, à moins que l’existence du Diable ne soit démontrée, cette expression d’origine religieuse a été popularisée et rendue très courante.
L’avocat du diable existe, dans le droit religieux. En effet, c’est ainsi qu’est appelé le clerc qui est chargé, dans un jugement en canonisation (un procès au terme duquel une personne décédée sera ou non canonisée, c’est à dire admise dans le catalogue des saints, et aura ainsi « droit » à un culte officiel), de trouver des arguments contre la canonisation de la personne proposée. Elle est donc chargée de rendre le débat plus objectif pour que les mérites de la personne soient discutés et jugés pour ce qu’ils sont, intégrant donc les « mauvaises actions » éventuelles qui ont pu jalonner sa vie et donc remettre en cause son « droit » à la canonisation.
Mais, dans le cas de notre expression, se faire ou jouer l’avocat du diable, c’est, par malice ou dans le but d’enrichir le débat, prendre le contre-pied de tout ce qui sera dit, même – et surtout – si l’on est en accord avec l’opinion de son vis à vis.
Cette attitude est souvent adoptée pour amener une personne à répondre elle-même à la question qu’elle a pu poser, ou bien pour définir clairement les positions et la conviction de celui qui initie le débat. Il va de soi que si l’on n’a aucun argument à proposer pour étayer une opinion, elle paraîtra bien moins convaincante.
Il peut donc s’agir d’une véritable épreuve intellectuelle, donnant lieu à débat, surtout lorsqu’on se fait l’ »avocat » d’une opinion qui n’est pas la nôtre, puisqu’on étudie ainsi les deux points de vue.
14 mai 2009
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