Nature de la fable .
Parmi les critiques, les uns voient dans la Fable principalement une vérité morale proposée à la raison; d’autres la considèrent comme une exhortation au bien, offerte dans un discours allégorique à la volonté ; d’autres enfin en font un tableau poétique, parlant surtout à l’imagination et ayant pour objet le beau idéal. De là une foule de définitions et de règles contraires sur l’apologue , selon qu’on l’envisageait exclusivement à l’un de ces trois points de vue. Lamotte, Batteux, Sabattier, Florian ne peuvent s’entendre sur la nature de la Fable.
Lessing, qui réfute les deux premiers, ne voit dans la Fable qu’un enseignement philosophique, et, à ce titre, il condamne comme opposés au but moral, toute espèce d’ornements, préférant la prose à la poésie, et la sécheresse d’Esope aux grâces de La Fontaine. Enfin, Lemonnier, fatigué de tous ces systèmes, renonce à définir la Fable et prétend que l’on ne peut y arriver. Il est certain que la Fable n’était, le plus souvent, dans l’antiquité, qu’une allégorie philosophique ou oratoire, et qu’on a vu chez les modernes des Fables en prose estimées, telles que celles de Fénelon et de Lessing ; mais que, le plus souvent, au moyen âge et chez les modernes, c’est un petit poème amusant l’imagination.
LA FONTAINE ET SES DEVANCIERS, OU HISTOIRE DE L’APOLOGUE. (P. Soullié, 1861).
12 mai 2009
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