Mardi 5 Mai 2009 9h40mn 45s
« ALIA MOSTEFAOUI »
Semaine arabe de la circulation routière
Lutte contre l’excès de vitesse
«L’homme est en grande partie responsable de ces accidents en commettant de graves délits de conduite. L’excès de vitesse et le non-respect du code de la route en sont les causes essentielles. Le nombre d’accidents liés à ces deux dernières causes a été estimé en 2008 à 9 737 soit un taux de 22,82%», a déclaré H. Boutalbi, directeur général du
Centre national de prévention et de sécurité routières (CNPSC) lors de la conférence de presse animée, hier, au niveau de la maison de la presse Tahar- Djaout aux côtés des représentants de la Direction générale de la Sûreté nationale, du Commandement général de la Gendarmerie nationale, de la Direction générale de la Protection civile, du ministère des Transports ainsi que de la société civile dans le but d’annoncer l’ouverture de la semaine arabe de la circulation pour l’an 2009 prévue du 4 au 31 mai sous le signe «L’excès de vitesse… Une vie qui cesse».
«L’excès de vitesse est nocif à plus d’un titre. Il diminue considérablement de la capacité du conducteur à contrôler son véhicule qui devient alors plus léger, ce qui le déstabilise quelque peu. La pression extérieure augmente, la distance nécessaire pour l’arrêt devient plus longue et la visibilité diminue. Tous ces facteurs augmentent, à tout moment, les risques d’accidents», dira Nacer Messaoud, représentant du ministère des Transports avant de tirer la sonnette d’alarme sur l’excès de vitesse en milieu urbain. «La vitesse demeure une infraction très grave puisqu’elle entraîne d’autres infractions. A partir de 20h, on croit pouvoir s’offrir du 140km/h en milieu urbain et à ce rythme, la vitesse, phénomène mondial, sera la 3e cause de mortalité dans le monde», dira-t-il. Il s’étalera, par la suite, sur d’autres causes des accidents de la route citées par les journalistes présents telles la qualité des véhicules importés d’Asie et la pièce de rechange contrefaite, un phénomène qui connaît une ampleur considérable dans notre pays ces dernières années. Joignant à cela l’état de nos routes et les mauvaises conditions météorologiques. Concernant les véhicules entrant en Algérie, Nacer Messaoud expliquera que notre pays est loin d’homologuer des véhicules puisque, premièrement, ces derniers le sont dans leurs pays d’origine mais parce que «notre pays n’a ni les moyens matériels ni humains pour le faire». «Il existe un réel problème d’aménagement de nos routes et c’est pour cela que l’Etat a déployé tous les efforts en vue de la remise en état de nos routes ainsi que la réalisation de nouvelles voies express ainsi que l’autoroute Est-Ouest. Je peux dire que le nombre d’accidents baissera automatiquement», annonce-t-il, confiant. Statistiquement parlant, depuis 1980 à 2007, le nombre d’accidents a vraiment augmenté. On notera 33 278 accidents en 1980 causant 2 967 morts et 31 928 blessés. En 2007, on a enregistré 39 010 accidents avec 4 177 morts et 61 139 blessés. L’an 2004 était la plus catastrophique vu le taux très élevé des accidents ayant atteints le nombre de 43 777 faisant 4 356 morts et 64 714 blessés. Pour 1995, le nombre d’accidents était le plus bas avec 20 127. Le nombre de morts le plus bas était celui de 1980 mais en 2003, on enregistre 6 399 blessés et donc le plus bas chiffre de cette période de 27 années.
Pour le colonel Ali Bellouti, représentant de la Gendarmerie nationale, les infractions enregistrées avec les radars mobiles ont pratiquement doublé. « A titre d’exemple, au niveau de la wilaya d’Alger, on a enregistré en 2007 le nombre de 35 000 infractions. Ce chiffre est à 77 000 en 2008 et c’est inquiétant», déclare-t-il. Quant à la possibilité d’installer des radars fixes comme dans les pays développés et pourquoi pas des caméras de surveillance du réseau routier, Nacer Messaoud nous répondra que l’Algérie n’est pas encore dotée de radars fixes et même si c’est le cas, l’automobiliste baissera la vitesse de son véhicule à l’approche du radar mais reprendra son comportement initial après dépassement de l’appareil. Malgré cela, l’installation de radars fixes en plus des mobiles installés par les services de la gendarmerie sera efficace quant à l’éducation routière de nos futurs automobilistes. En répondant à la question relative à la révision du code 01/14 de la route, Nacer Messaoud signalera que le constat d’impunité a incité les pouvoirs publics à revoir ce code déjà révisé en 2001 mais, malheureusement, «au ministère, on n’est qu’au stade de la réflexion puisque l’avant-projet d’amendement du code de la route n’a pas encore été transmis». Il sera surtout question de lutte contre le non-respect du code comme le non-paiement des amendes forfaitaires, selon notre conférencier.
Il est utile de signaler que cette semaine arabe de la circulation routière verra plusieurs secteurs s’impliquer dans les activités prévues sur tout le territoire national où, à titre d’exemple, les directions des transports, celles des travaux publics, de la santé, de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, des affaires religieuses, les collectivités locales ainsi que les opérateurs de téléphonie mobile et les médias sont mobilisés quant à la sensibilisation des citoyens quant aux dégâts causés par l’excès de vitesse.
05-05-2009
Hidayette Bersali
5 mai 2009
Non classé