Le mythe :
Le Petit Robert : « Récit fabuleux, transmis par la tradition, qui met en scène des êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature, des aspects de la condition humaine ».
Pour certains auteurs, mythe et conte ne se distinguent pas : c’est le cas des frères Grimm pour lesquels il existe « une identité originelle » entre mythes et contes ou encore de Propp qui, dans sa Morphologie du conte, préfère parler de « conte mythique » plutôt que de conte merveilleux ; il précise : « le conte merveilleux, dans sa base morphologique, est un mythe ».
Mais il existe en fait des différences importantes :
D’abord, la plupart des héros de contes, contrairement aux héros mythiques (Hercule, Thésée, Romulus…) n’ont pas de nom propre mais des surnoms empruntés par exemple à des objets (Cendrillon, le Petit Chaperon Rouge…). Mais la différence entre mythe et conte s’avère beaucoup plus fondamentale que cela : Marthe Robert (Roman des origines et origines du roman) explique : « le Prince charmant a beau naître sous les auspices les plus favorables à l’acquisition d’un format épique, jamais il ne devient Oedipe, ni Moïse, ni Judas ; jamais il ne fonde Rome ou l’empire de Cyrus, jamais il n’attache son nom à un lieu sacré, à une action mémorable ou à une quête réussie au bénéfice de la communauté ». Le héros du conte aspire à « rentrer au plus vite dans le rang en fondant un royaume sans Histoire ».
Les aventures des personnages des contes merveilleux, si elles sont miraculeuses, sont aussi toujours présentées de façon ordinaire, comme pouvant arriver à n’importe qui. Les faits les plus extraordinaires sont racontés comme des événements banals. C’est exactement l’inverse en ce qui concerne le mythe : « on peut dire que le sentiment dominant transmis par le mythe est le suivant : cette histoire est absolument unique ; jamais elle n’aurait pu arriver à quelqu’un d’autre ni ailleurs ; ces événements sont prodigieux, terrifiants et ne pourraient absolument pas s’appliquer à de simples mortels, comme vous et moi. » Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, Robert Laffont, 1976. Le mythe requiert la croyance dans la société où il a cours.
D’autre part, la conclusion, dans les mythes, est presque toujours tragique alors qu’elle est presque toujours heureuse dans les contes merveilleux (sauf notamment dans le Petit Chaperon Rouge de Perrault que Bettelheim ne considère pas comme un conte de fées mais comme un conte de mise en garde essentiellement pour cette raison).
29 avril 2009
1.Contes