El watan Edition du 10 novembre 2008
L’info. au quotidien
3e Festival des arts du récit et du conte « Grain magique »
Le rendez-vous des conteurs
De son côté, Nora Aceval, une conteuse franco-algérienne participe aussi au festival. Elle se joint à son collègue pour affirmer que le conte doit se remettre sur pied dans notre pays. « Nos contes s’exportent dans d’autres contrées, alors que les pouvoirs locaux ne bougent pas le petit doigt pour venir en aide aux comédiens », affirment les conteurs. « Ces histoires sont porteuses de valeurs, développent l’imagination, apprennent l’écoute et développent un esprit critique » ajoute Nora Aceval.
Le monde merveilleux du conte et du récit s’ouvre au grand public cette semaine à Tizi Ouzou. L’association de wilaya des arts du récit et du conte « Grain magique » a perpétué le rendez-vous cette année encore. Pour sa troisième édition, Le festival des arts du récit et du conte, entame une série de spectacles concoctés par de grandes figures de la scène, et par des conteurs chevronnés.
L’ouverture du festival s’est faite au centre culturel de Draâ Ben Khedda, en présence des membres de l’association organisatrice de l’événement et quelques figues emblématiques de la scène. C’est une plate-forme artistique organisée dans des dimensions esthétiques recherchées. Elle réunit de nombreux adeptes de l’art du récit qui vont revisiter des contes traditionnels et modernes pour le grand plaisir du public. Les spectacles sont organisés dans les institutions culturelles de Maâtka, Draâ Ben Khedda ainsi qu’à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Le programme concocté pour l’occasion est riche et diversifié profitant aux petits et grands. Douze comédiens sont attendus pour assurer 10 spectacles jusqu’à jeudi.
Parmi les figures artistiques présentes à ce rendez-vous ; nous retrouvons Tayeb Bouamar de Tizi Ouzou, Mahi de Sidi Bel Abbès, Karim Ouramdan, Hocine Nader d’Alger. La première prestation donnée lundi, au centre culturel de Draâ Ben Khedda a réuni le conteur Mahi de Sidi Bel Abbès à son public en toute intimité. La Kabylie dispose en effet d’un large répertoire de contes légendaires, classiques et merveilleux. Ils ont pu être sauvés grâce à la poignée de conteurs du pays qui font un travail assidu dans la collecte et la réadaption des contes. Avec l’émergence de la télévision, du livre et de l’Internet, les gens se sont facilement détournés des longues assises autour des bons vieux récits qui ont jadis été le seul moyen de distraction.
Pourtant, les spectacles déjà donnés lors du festival, ont attiré un bon nombre de curieux. Le grain magique, La vache des orphelins, autant de récits, qui font la richesse de notre littérature. Le choix des contes ne s’est pas dressé une limite. Présentés dans les trois langues, français, arabe et amazigh ; les conteurs sont venus aussi d’ailleurs. Des conteurs méditerranéens installés en France sont venus mettre du punch au festival. Rachid Akbal, du haut de ses longues années d’expérience a foulé les scènes des quatre coins de la planète. Travaillant avec le théâtre, sur les arts de la parole, il a acquis une grande popularité.
Ce natif de Béni Douala qualifie son retour après 25 ans d’absence comme un retour aux racines. Avec son spectacle Baba la France qui raconte l’histoire d’un père émigré quittant l’Algérie des années cinquante, veut rendre hommage aux algériens établis en France. De son côté, Nora Aceval, une conteuse franco-algérienne participe aussi au festival. Elle se joint à son collègue pour affirmer que le conte doit se remettre sur pied dans notre pays. « Nos contes s’exportent dans d’autres contrées, alors que les pouvoirs locaux ne bougent pas le petit doigt pour venir en aide aux comédiens », affirment les conteurs.
« Ces histoires sont porteuses de valeurs, développent l’imagination, apprennent l’écoute et développent un esprit critique » ajoute Nora Aceval. L’association « Grain magique » se désole du mutisme des pouvoirs publics. « Nous n’avons bénéficié d’aucune subvention », déclare M. Tayeb Arab président de l’association. Avec 36 spectacles par semaine, cette dernière a égayé plus de dix mille enfants. Elle organise en effet des spectacles dans des écoles primaires, des campus universitaires, des centres pour handicapés. Elle compte organiser un stage international de formation de conteur durant le mois en cours.
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18 avril 2009
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