« Nedjma est en effet sans conteste le texte fondamental de la littérature algérienne de langue française. Le début des années 50 a vu la publication de livres aussi importants que La Terre et le sang de Mouloud Feraoun, La Colline oubliée et Le Sommeil du juste de Mouloud Mammeri, la trilogie Algérie de Mohamed Dib. Mais il a fallu attendre 1956 pour que Nedjma vienne, par la complexité de sa quête et la superbe échevelée de son écriture, fonder une vraie maturité littéraire. Pour la première fois dans la littérature maghrébine, l’expression de l’intérieur fracture la syntaxe qui la porte et fait éclater du même coup cet ‘indigénisme’ qui sous entend jusqu’aux meilleures œuvres des années 50. (…) Depuis, Nedjma demeure un texte sans doute inégalé dans la littérature maghrébine – il demeure, en tout cas, le texte le plus inépuisable. (…) Jusqu’au jour où l’auteur décide de changer de cap littéraire et de langue d’expression, s’attelant en Algérie à un immense travail théâtral en langue populaire dont Mohammed, prends ta valise et La Guerre de deux mille ans constituent les jalons les plus appréciables. »
- Tahar Djaout, Un film sur Kateb, dans « Hommage à Kateb Yacine », Kalim n° 7, Alger, Office des Publications Universitaires, 1987, (p. 9).
16 avril 2009
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