« La nation s’ enracinant dans la sépulture tribale »
Ayant recouvré sur la terre des ancêtres une pureté originelle, Nedjma, en se laissant enfermer dans l’ endogamie coutumière clôt le temps du mime du récit de la fondation et préside à l’ avènement du temps de l’ Histoire : « La femme mystérieuse à la recherche de laquelle s’ enroule le roman, masque de son visage une autre réalité que d’abord elle incarne : l’ Algérie », écrivait Bernard Dort qui ajoute : « Mais si cette Nedjma demeure une énigme que le roman ne résoud pas c’est qu’elle incarne plutôt le passé de l’ Algérie, ainsi le roman lorsqu’il nous amène à dissocier cette femme du pays qu’elle symbolise en la rejetant dans le passé tribal auquel elle appartient, fait déboucher sa recherche sur la révélation et la promesse d’une Algérie libérée » ].
En fait, l’ étape du mythique retour dans le giron tribal apparaît, à l’ issue du roman, comme un nécessaire ressourcement qui permet une reconstitution de la mémoire mutilée, pour une individuation plurielle : naissance à l’ Histoire en ordre dispersé. Mais il est notable que Nedjma, support ou médiatrice de toutes les quêtes des hommes, est absente de cette aventure en tant que sujet.
16 avril 2009
Non classé