[Bouillon de culture] Commentaire sur : « Gêne homme ??? »
Samedi 11 Avril 2009 23h43mn 52s
Auteur : Kader Abboub (IP: 41.200.116.5 , 41.200.116.5)
E-mail : anef@yahoo.fr
Semaine de la langue française « du 16 au 23 mars 2009 »
Texte original pour la dictée des adultes :
« Brûleurs de rêves »
Les lampions éteints, le village retournait peu à peu à sa morne léthargie. Le blafard clair de terre embrumait la vaste clairière, noyant les êtres et les bêtes dans un décor dantesque.
Tus les ukulélés en fête attendant en fait le soleil, qui se faisait désirer. Leurs peaux loqueteuses défraîchies par la longue nuit débridée pendouillaient lamentablement.
Chues les ânées de braise des bêtes de somme somnolant dans la nuit évanescente troublée par les clics de leurs chaînes. Les asiniens, lourdement chamarrés venaient de nulle part et allaient partout ailleurs par les chemins de traverses.
Le long de l’ubac, le couple qui avançait vers cette ville ubiquiste allait bientôt se fondre dans l’anonymat d’une foule bigarrée. Leurs uvées dilatées dans la nuit épaisse fendaient les ténèbres denses qui peuplaient le paysage alentour de visions terrifiantes et ne cessaient de transformer les objets et les choses : des ulmacées étreignaient paresseusement dans leurs branches effeuillées des unaus édentés, des ulves, dans le lac suspendaient le vol agité des urubus, toutes lignes confondues en un noir d’encrier, qui criaient dans le noir, tenant par les cascabelles des uraeus sans sonnettes.
Les amoureux arrivèrent enfin en vue de l’embarcation bercée par le clapotis des flots dans un borborygme étourdissant. Le flibustier attendait là, pour les guider sans GPRS ni capteurs, et les transborder dans les entrailles du vaisseau accoré à quai.
Ils s’y faufilèrent, ombres furtives en quête d’une résidence uxorilocale, sésame d’une vie pérenne compatible avec l’idéal auquel ils avaient tant rêvé : beaucoup d’argent et beaucoup de beaux enfants aux frimousses d’ange et au génome complet.
Les fesses de la nef, alourdies par les va et vient incessants des dames-blanches de pierreries chargées, tanguaient dans les derniers faisceaux lumineux qui caressaient mollement les rondeurs des reliefs alentour.
Les matelots s’affairaient à lever l’ancre pour écrire une page nouvelle. L’aube jaillissante les surprit dans leurs manœuvres et gonflait leurs voiles d’un zéphyr matinal pour une traversée sans histoires.
Kader ABBOUB
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12 avril 2009
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