Dimanche 15 Mars 2009 12h28mn 42s
« alia mostefaoui »
Sortir de l’enfer de la culpabilité.
La culpabilité a de multiples visages. Elle nous assaille quelquefois brutalement mais le plus souvent reste tapie, latente
au fond de nous. Nous connaissons tous dans nos veines l’effet pervers de ce poison insidieux, capable de nous gâcher
nos meilleurs moments. Culpabiliser veut dire « se sentir coupable ». Alors sommes nous réellement coupables ? Et si oui,
de quoi concrètement ?
Je suis coupable de transgresser des interdits.
Par exemple, à peine suis-je assis sur le canapé que monte
en moi un affreux mal être. Que se passe-t-il ? Et bien, je me
suis mis à penser qu’il y a la machine de linge à étendre, qu’il
faudrait changer la litière du chat, que je n’ai pas réglé la
facture du téléphone… Bref, je sabote ma pose.
La détente est un interdit que je suis en train de transgresser
et je culpabilise.
Comment s’est installé cet interdit ? Peut-être m’a-t-on
reproché ma « paresse » quand j’étais enfant ou bien mes
parents m’ont-ils montré l’exemple à suivre en s’activant du
matin au soir sans jamais souffler ? Peut-être critiquaient-ils
vivement tel voisin adepte de la détente, requalifié de
« fainéant » ou de « bon à rien » ?
La culpabilité nous assaille quelquefois
brutalement.
Des interdits, il en existe beaucoup : interdit de se faire plaisir, interdit de rester enfermé quand il
faut beau, interdit de se reposer, interdit de « perdre son temps », interdit d’être faible ou vulnérable,
interdit de se tromper… L’interdit le plus redoutablement complet étant celui d’être imparfait !
Remplacez ces interdits par vos choix de vie.
Comment ? Tout d’abord en faisant la liste des comportements que je critique chez les autres.
Car, je critique, chez les autres, les comportements que je m’interdis.
Pardi, c’est révoltant que d’autres aient l’outrecuidance de s’autoriser ce que, moi, je m’interdis !
Par exemple, si je critique l’exubérance de telle personne, il est fort probable que je m’interdis d’être
extraverti. Ensuite, je dois me rendre la permission d’être ce que j’ai envie d’être. Qu’est-ce que l’on
m’a fait croire à propos de l’exubérance ? En quoi est-ce « mal » d’être exubérant ? Et qu’est-ce que ça
peut apporter de bien ? Après tout, j’ai le droit d’être exubérant si je le veux et de ne pas l’être si je ne
le veux pas.
L’interdit levé, ma façon d’être deviendra un choix personnel donc une éthique intérieure et non
plus une obligation extérieure. Je pourrai être en paix avec moi et avec ceux qui ont fait d’autres
choix.
Il est par contre indispensable de conserver l’interdit de porter atteinte à l’intégrité morale,
physique ou matérielle d’autrui ainsi que l’interdit de transgresser les lois ! La culpabilité qui naîtrait
de la transgression de ces interdits là doit rester en fonction pour permettre la vie en société.
Je suis coupable de refuser de porter les problèmes des autres.
Dans ce cas, mon sentiment de culpabilité provient d’un
transfert de responsabilité.
En principe, nous avons tous notre « sac à dos » de problèmes et, bien
sur, il nous appartient de les porter et de les traiter. Lorsque je
ressens de la culpabilité vis à vis de quelqu’un, c’est que je
porte dans mon sac à dos un problème qui ne m’appartient pas.
Or, je ne peux être responsable que de ce sur quoi je n’ai le pouvoir
d’agir directement et je n’ai pas de pouvoir direct sur les problèmes
des autres.
Le nettoyage du sac à dos et le tri de son contenu s’imposent!
Pour commencer ce nettoyage, il faut faire une distinction très
nette entre autonomie et égoïsme.
Il appartient à chacun de porter son sac
à dos de problèmes.
(Il est amusant de noter au passage que ceux qui vous traitent d’égoïste vous reprochent
essentiellement de ne pas penser à EUX !). Non, je ne suis pas égoïste quand je m’occupe en priorité
de mes problèmes personnels de façon à ne pas les faire porter à mon entourage. Il appartient à
chacun d’entre nous de prendre soin de lui et de ses besoins. Un adulte n’a pas à faire prendre en
charge ses besoins affectifs ou matériels par quelqu’un d’autre.
Il est, par exemple, impossible de faire le bonheur de quelqu’un d’autre (surtout s’il n’a pas lui
même envie d’être heureux !). Ensuite, rejetez de votre sac à dos tout ce qui est de l’ordre du
chantage affectif. Le fait d’aimer quelqu’un ne donne aucun droit de contrôle sur ses sentiments ou
sur sa façon d’être. Si vous ressentez de la peur ou de la pitié (sentiment très différent de la
compassion) pour la personne qui prétend vous aimer, vous portez ses cailloux ! Enfin, remettez les
choses à leur place : si « ma liberté s’arrête là où commence celle de l’autre », cela veut dire que
« celle de l’autre s’arrête là ou commence la mienne ». Et quand la bible dit « Aime ton prochain »
comme « toi même », cela signifie « autant » et non pas « plus » ou « à la place de ».
Lorsque votre sac à dos ne contiendra plus que vos problèmes personnels, ceux sur lesquels vous
avez le pouvoir et le devoir d’agir directement, vérifiez que vous n’avez pas pris l’habitude de vous
servir de votre culpabilité comme d’une suprême excuse pour échapper à vos responsabilités.
« C’est pas de ma faute, c’est Machin qui m’a… » ou « Tu vas pas en rajouter, je culpabilise déjà
tellement ! »
Et dites fermement : « A partir de maintenant, j’en prends la responsabilité ».
Car la responsabilité est l’antidote à la culpabilité.
Christel Petitcollin
16 mars 2009 à 12 12 01 03013
Remarque
il est porte, dans l’article, le nom de la Bible,
j’ajoute que le l’islam aussi insiste sur l’amour du prochain .
a lire
«Aimer le prochain» pour l’Islam
Ida Zilio-Grandi Ida Zilio LARGE
Curriculum Vitae d’ida Zilio-Grandi
Licence en Langue et littérature arabe à l’Université de Venise, d’un doctorat en études du Proche-Orient et le Maghreb depuis l’âge de l’islam dans le East Naples contemporaine, enseigne la langue arabe et de la culture à l’Université de Gênes et, à l’Université d’Urbino, l’histoire de la religion dans le monde islamique et l’histoire de la littérature arabe.
Une parole entre vous et nous est le titre de la longue, savante et belle lettre que 138 personnalités de l’islam sunnite et chiite ont récemment envoyée aux principaux représentants des églises chrétiennes. Les thèmes les plus importants dans cette lettre, observés et proposés continuellement au lecteur soit sur le versant musulman soit sur celui chrétien, sont nombreux et concernent toute la communauté du credo monothéiste et du sentiment d’amour que toute personne religieuse, musulmane ou chrétienne, nourrit envers Dieu, un sentiment qu’elle reflète nécessairement sur son prochain. Redécouvrir et confirmer l’accord fondamental entre ces deux « voies » du monothéisme est important et urgent car comme l’affirme la lettre « sans paix et sans justice entre ces deux communautés religieuses il ne peut y avoir une paix significative dans le monde ».
Dans l’ampleur doctrinale de cette Lettre je voudrais relever le commandement à « aimer pour son frère ce qu’on aime pour soi-même », la règle d’or de l’amour selon la tradition musulmane, explorée au point II. Tout comme cette Lettre le rappelle, cette règle ne figure pas dans le Coran mais dans la Sunna, autrement dit parmi les propos et les faits du Prophète de l’islam recueillis par la mémoire de pieux garants et mis par écrit grosso modo deux siècles après la prédication coranique. Ils constituent un exemple de foi et de comportement que le musulman est tenu à imiter. En particulier, la règle d’or apparaît dans les deux recueils canoniques de Bukhârî (m. 256 de l’hégire/870 après J.-C.) et de Muslim ibn al-Hajjâj (m. 261/875), dans les deux cas en tête de liste donc en position de relief dans le Livre de la Foi. Il est assez vraisemblable que ce parallélisme soit un prêt culturel. L’islamologue Ignaz Goldziher remarqua il y a plus d’un siècle que les premiers éléments de la littérature de Tradition nous offrent de nombreux exemples de l’accueil rapide du prêt chrétien de la part des fondateurs de l’islam ; « l’islam considéra le christianisme une religion d’où l’on pouvait prendre en prêt quelque chose», particulièrement dans le domaine des énoncés sapientiaux .
Comme nous l’avons déjà dit, ce commandement n’apparaît pas dans le Coran : le Livre de l’islam, pareillement à la littérature vétéro- et néo-testamentaire, préfère insister sur un amour qui est logiquement prioritaire par rapport à l’amour entre êtres humains, autrement dit l’amour de Dieu et pour Dieu. Et lorsque le Livre Saint de l’islam considère l’amour alimenté par les créatures humaines, il le fait pour la plupart dans un sens différent. Dans la Sourate de la famille d’Imrân, par exemple, Dieu met en garde les croyants contre ceux qui ne partagent pas l’amour, c’est-à-dire les incrédules des Gens du Livre, les juifs et les chrétiens; dans cette même Sourate, l’amour envers les enfants et les femmes est comparé à l’amour du plaisir ou des richesses (cf. Coran, respectivement 3,119 e 14). Dans la Sourate de Joseph, l’amour que la femme de l’égyptien nourrit pour Joseph est source de dérision et de scandale. C’est un amour corrompu, luxurieux et mensonger (Coran 12, 23-32).En général, selon le Coran, aimer et aussi ne pas aimer se retrouvent parmi les grandes prérogatives de Dieu. Pour cela l’homme qui aime est souvent identifié négativement : l’homme aime l’éphémère richesse terrestre, ou les idoles, ou l’aveuglement du cœur et le mal ; ou bien il aime être loué pour ce que ses mains n’ont pas accompli. L’amour du côté de l’homme n’est qualifié de bon, et en outre digne de réciprocité, que s’il est adressé à Dieu et à l’islam : «Vous qui croyez ! il est dit dans la Sourate de la Mense si quelqu’un parmi vous renie sa religion, et bien, Dieu fera surgir des hommes qu’Il aimera comme eux L’aimeront» (Coran, 5,54).
Revenant à la Tradition du Prophète, elle aussi confère une valeur extrême à l’amour pour Dieu ou pour le Livre et la Foi. Il est vrai que cette littérature, par rapport au Coran, est plus attentive à l’amour que les créatures nourrissent l’une pour l’autre. Mais il est vrai aussi que cet amour est adressé avant tout à Mahomet, et doit être « en Dieu ». Bukhârî écrit par exemple: «L’homme trouve la douceur de la foi dans trois choses : que Dieu et Son Prophète soient pour lui plus aimés que tout le reste; qu’aimant l’être humain, il ne l’aime pas sinon en Dieu». Le même auteur cite, comme partie de la foi, l’amour pour quiconque soit aimé par Dieu et par conséquent par Gabriel et par les habitants du Paradis. Il est évident que dans cette littérature, aimer le Prophète ou celui qui est aimé de Dieu, des anges et des bienheureux équivaut, en dernière analyse, à aimer Dieu. Décliné en plusieurs versions, l’appel est toujours le même : aimer Dieu, et, nous devons spécifier, aimer Dieu selon l’islam. Au contraire aimer l’homme, l’homme en général, est une possibilité, une instance secondaire légitime uniquement dans un contexte d’amour pour Dieu et « en Dieu ». Le message de la Sunna ne contredit pas le message coranique. Au contraire, il confirme les nombreux versets du Livre qui renvoient en dernier lieu à Dieu tous les modes de l’amour.
Encore une observation: alors que la doctrine chrétienne prescrit d’aimer son prochain comme soi-même, la doctrine musulmane prescrit d’aimer pour son frère (an yuhibba li-akhî-hi) ce qu’on aime pour soi-même. La formulation islamique de la règle d’or n’est pas motivée par des exigences linguistiques ou syntaxiques de la langue arabe, elle est plutôt intentionnelle : aimer non pas l’autre, mais « pour l’autre ce que [...] ». L’objet de l’amour se trouve au-delà de l’homme parce qu’il se trouve, à nouveau, en Dieu. Comme l’écrivit l’éminent théologien médiéval Ghazâlî (m. 505/1111), Dieu Seul est Celui qui mérite l’amour ; et l’amour de l’homme pour lui-même conduit directement à Dieu du moment que l’existence de tout homme est due à Dieu .
Mais qui est celui pour lequel on doit aimer ce qu’on aime pour soi-même ? Un autre grand compilateur de propos et faits prophétiques reconnus comme canoniques, Tirmidhî (m. 278/899), rappelle immédiatement que « si tu aimes pour les gens ce que tu aimes pour toi-même, tu es musulman ». Et le frère aussi est musulman : d’après la littérature de Tradition pas très différente en celà de la littérature néo-testamentaire la fraternité est une idée liée avant tout à l’appartenance à la même confession : nombreux rappellent que le frère du musulman est le musulman, que le frère du croyant est le croyant, que l’on est frères dans la religion de Dieu et dans son livre, ou mieux dans le pacte de l’Envoyé, et que, lorsqu’il prie, même l’esclave est un frère. Le Coran même déclare que « les croyants sont tous frères » (Coran 49,10) qu’ « Il a mis de l’harmonie dans le cœur, et pour Sa grâce vous êtes devenus frères » (Coran 3,102-103).
L’appel à l’amour fraternel doit donc être interprété, dans la plupart des cas, dans un sens confessionnel. Encore une fois Ghazâlî explorant les pêchés du cœur et l’envie, écrit que « la créature n’arrive pas à la véritable foi tant qu’elle n’aime pas pour les autres musulmans ce qu’elle aime pour elle-même ; ou mieux, il est nécessaire qu’elle soit coparticipante dans le bon et le mauvais sort. Les musulmans sont en effet comme un unique édifice dont une partie est reliée à l’autre, ils sont comme un seul corps où, si un membre souffre, le reste du corps souffre lui aussi » La règle d’or d’après l’islam peut donc se retraduire de la façon suivante : aime le Seigneur et aime Sa Parole selon le Coran, et ton amour envers Dieu, en d’autres termes ta foi, soit au bénéfice de toi-même et également au bénéfice de tous les musulmans. Il ne suscite donc aucune merveille que cette règle, si clairement marquée par les traits du confessionnalisme, soit devenue parfois, du côté islamique, une invitation à la conversion : le notable baghdadien Ahmad ibn al-Munajjim (IX-X siècle après J.-C) écrivit au chrétien Qustâ ibn Lûqâ en conclusion d’une lettre sur la vérité de l’islam : « J’ai achevé le bon conseil pour toi, j’ai aimé pour toi ce que j’ai aimé pour moi-même. Crains Dieu, Celui vers lequel tu vas, et reviens à la vérité qui est pour toi la chose plus digne vers où revenir » .
Il est clair que ce qui précède ne prétend évidemment pas de réduire ou de discuter le poids culturel et encore moins la portée de paix d’Une parole entre vous et nous ; mais plutôt de remarquer, comment il est désormais habituel de recueillir de grandes paroles qui sont sans aucun doute valables pour le dialogue, mais qui sont isolées, déracinées de leur contexte culturel. Il y va de même avec « lâ ikrâh fî al-dîn », le célèbre « aucune constriction dans la Foi » contenu dans la Sourate de la Vache (Coran 2,256), cité entre autre, dans la Déclaration universelle des droits de l’homme en Islam rédigée en 1981 sur initiative du Conseil islamique d’Europe, repris par Benoît XVI dans la lectio magistralis de Regensburg et ensuite dans la réponse suivante d’influents théologiens et juristes musulmans, la Lettre ouverte à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI. Dans ce cas-là également, la parole coranique figurait partout sans relations de sorte, dans un sens général et absolu, comme précepte trans-historique, mettant de côté les nombreuses restrictions à ce sujet, des restrictions que l’exégèse coranique a bien illuminées au cours de sa longue histoire. Mais les particularités culturelles existent, même en matière de religions révélées. Que conclure ? Voilà une réponse difficile. Louis Massignon écrivit que le succès ne consiste pas à rechercher des mesures communes et des dénominateurs communs ; «Ce que nous devons essayer de faire converger est ce qui se trouve de plus authentique dans l’originalité de chaque religion». Cependant, constater la tendance à relire l’écriture à nouveau, mot par mot, sans pré-compréhension, est déjà important.
16 mars 2009 à 12 12 11 03113
il est plus intéressent, a mon avis, de lire ce que les autres
» non musulmans » écrivent sur l’islam.
a vous de juger!!!!!!!
alia