Dimanche 1 Mars 2009 16h16mn 51s
« alia mlostefaoui »
TROIS ARTISTES MEURENT DANS UNE COLLISION À TIARET
Le théâtre en deuil
Tous à la fleur de l’âge, ces derniers ne savent pas que leur parcours étincelant allait s’arrêter en si bon chemin. En effet, en cette fatidique journée du 26 février 2009, ils devaient se déplacer à Sidi-Bel-Abbès pour déposer un projet, mais le destin en décida autrement. Une violente collision survenue en cours déroute leur sera fatale.Le groupe succomba tragiquement entre Sfisef et Mostefa Benbrahim alors qu’un
quatrième, Khatir Abed,est toujours dans le coma. Un vrai drame qui vient de secouer toute la population tiaretie. La terrible nouvelle est tombée tel un couperet pour faire très vite le tour de la ville.La consternation est le seul trait qu’on pouvait lire sur le visage de leurs amis, proches et ceux qui les ont côtoyés.Devant les domiciles mortuaires,que ce soit à Lombard, Zaâroura ou cité Bouhenni, l’ambiance est des plus insoutenables. Larmes,cris, regrets et témoignages sur la bonté des défunts, on en parlait sans cesse.Noureddine, l’un des frères de Mohamed, l’air visiblement abattu, nous dira d’une voix à peine audible, que le regretté avait acheté son véhicule, une Marutti, il y a à peine deux mois pour justement faire des tournées théâtrales à travers le pays.«Le théâtre était sa raison de vivre, tout comme ses compagnons», lance-t-il d’un ton amer. Mohamed, qu’on surnommait «Alloula junior»,comptait une panoplie d’oeuvres dont le célèbre monologue sur les événements du 5 Octobre 1988 ou encore les fameuses pièces intitulées Secrétaire pour un jour et Royaume de l’éléphant. De son vivant notre modeste artiste, et grâce à ses qualités d’artiste de haut niveau, avaitimpressionné même les apôtres des planches tels Sirat Boumediène et Abdelkader Alloula. Cette triste
circonstance nous fait rappeler tous les enfants prodigues de la région qui n’ont lésiné sur rien pour marquer de leur empreinte le monde de l’art et la culture à l’image de Abdelhak Chaouch ou encore
M’barek Bouakkaz et autres,éteints eux aussi en plein essor.A noter qu’une foule nombreuse
est venue au cimetière de la ville accompagner, jeudi,les trois artistes à leur dernière demeure, le tout dans une atmosphère faite de regrets et d’amertume.
Mourad Benameur
2 mars 2009
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