Un journal intime (ou personnel) est un écrit élaboré au fil du temps (typiquement — étymologiquement — une intervention par jour) et qui s’intéresse avant tout aux sentiments, pensées et aventures intimes du « diariste » (ainsi appelle-t-on la personne qui tient un journal intime, néologisme proposé par Michèle Leleu en 1952). Il peut ainsi évoquer des périodes variées de l’existence (maladie, travail, guerre, deuil, amours…)
Il est destiné à être gardé secret, soit dans l’immédiat (pour quelques mois ou années), soit définitivement (le diariste n’écrit alors que pour lui-même : à terme il détruira son œuvre ou en demandera la destruction). Il peut aussi être transmis à un fonds de conservation, tel que le propose l’Association pour l’Autobiographie. La lecture pourra alors en être autorisée ou interdite, selon les souhaits de l’auteur.
Parmi tous les journaux personnels publiés, le plus connu est Le Journal d’Anne Frank. Considéré comme une œuvre majeure, ce journal témoigne de la vie d’une enfant juive pendant la Seconde Guerre Mondiale, contrainte de se cacher dans une annexe d’un immeuble à Amsterdam pour échapper à la déportation.
Annelies Marie Frank, plus connue sous le nom de Anne Frank (12 juin 1929 – fin mars 1945), est une adolescente allemande juive née à Francfort-sur-le-Main en Allemagne qui a écrit un journal intime alors qu’elle se cachait avec sa famille et quatre amis à Amsterdam pendant l’occupation allemande de la Seconde Guerre mondiale.
Suite à l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler en janvier 1933, la famille quitta Francfort pour Amsterdam fin 1933 afin d’échapper aux persécutions nazies, mais fut arrêtée après l’invasion des Pays-Bas. Alors que les persécutions à l’encontre des Juifs s’intensifiaient, sa famille se cacha en juillet 1942 dans un appartement secret aménagé dans l’Annexe de l’entreprise Opekta d’Otto Frank, son père. Anne avait alors treize ans environ. Après deux ans passés dans ce refuge, le groupe fut trahi et déporté vers les camps d’extermination nazis. Sept mois après son arrestation, Anne mourut du typhus dans le camp de Bergen-Belsen quelques jours après le décès de sa sœur Margot. Son père Otto, l’unique survivant du groupe, revint à Amsterdam à la fin de la guerre et apprit que le journal d’Anne avait été sauvegardé. Convaincu du caractère unique de l’œuvre de sa fille, Otto tenta de le faire éditer. À l’origine, il fut publié sous le titre Het Achterhuis : Dagboekbrieven van 12 Juni 1942 – 1 Augustus 1944 (L’arrière-cour : notes du journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944).
Dans le journal, qui lui fut offert pour son treizième anniversaire, Anne relate sa vision des évènements, depuis le 12 juin 1942 jusqu’au 1er août 1944. Il a depuis été traduit du néerlandais en de nombreuses langues et est devenu l’un des livres les plus lus dans le monde. Plusieurs films, téléfilms, pièces de théâtre et opéras sont basés sur cette œuvre. Décrit comme le travail d’un esprit mature et perspicace, il donne un point de vue intime et particulier sur la vie quotidienne pendant l’occupation par les nazis ; par ses écrits, Anne Frank devint l’une des victimes de la Shoah les plus célèbres.
28 février 2009
1.Lu pour vous