Mercredi 25 Février 2009 21h54mn 40s
« abidjam »
el hdith kyasse
Maître et disciple.
« Maître, à quoi sert un Maître, demanda dans toute sa juvénile candeur, le moinillon au Père D’Evry.
Ce dernier sourit et répondit : — A rien et à tout… c’est lui qui t’enseigne ce que tu sais déjà, qui te montre ce que tu as déjà vu.
Ces paroles emplirent le disciple de confusion. Il réfléchit intensément et fronçant les sourcils, demanda :
— Mais, Maître, à quoi peut me servir celui qui m’apporte ce que j’ai déjà ? Voulez- vous dire que le Maître est inutile au disciple et que je suis à moi-même mon propre guide ?
— Non, pas exactement. Considère cet exemple : n’as tu jamais été captivé par une toile de Maître ?
— Si, je me souviens d’un tableau accroché au dessus de l’autel, dans la Chapelle de monsieur mon père. Un magnifique coucher de soleil peint par un artiste italien de renom… dont j’ai d’ailleurs oublié le nom ! — Qu’est ce qui t’intéressait tant dans ce tableau ?
— Je ne sais pas… la finesse des détails, les couleurs, une impression générale. Comme si j’avais devant moi un modèle de coucher de soleil.
— Mais n’as-tu jamais vu auparavant de coucher de soleil ? — Bien sûr que si, mais en moins réel. »
Souvent, nous ne comprenons pas quelle valeur peut avoir un guide, un maître et nous refusons à quiconque le droit d’en savoir plus que nous. Pourtant, ces personnes plus intelligentes, plus douées, plus complètes que nous, sont de formidables leviers pour nos vies.
L’artiste du texte, par sa peinture, a appris au moinillon à voir ce qu’était réellement un coucher de soleil. Il a attiré son regard vers l’essentiel. Sa peinture est certes une reproduction, mais le moinillon y a trouvé plus de vérité que dans les couchers de soleil « naturels » qu’il regardait sans les voir. Un maître, par ses enseignements, nous apprend à considérer en pleine lumière ce que, confusément, nous savons déjà.
« Si vous possédez une connaissance, laissez les autres y allumer leur chandelle » Margaret Fuller, citée par Christian GODEFROY
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25 février 2009
Djamel Abid