TITRE: EL-EULDJ ; CAPTIF DES BARBARESQUES
AUTEUR: KHODJA CHUKRI
Edité par ACTES SUD
Paru le 05/04/1995
« – Couardise ! Tu crois arriver ainsi à éviter la ganche ou le pal. C’est une vaste erreur. J’ai connu bien des renégats qui ont été punis par les tortures qu’ils avaient eux-mêmes fait subir aux autres. D’ailleurs les Turcs ne t’épargneront pas, de temps à autre, leurs sarcasmes. On l’appellera euldj pour marquer ton origine, pour la stigmatiser même. Nous autres, captifs, nous te désignerons sous le nom de renégat et quand on te verra passer, ce sera à chacun de s’écrier : « Voilà le renégat Ledieux. » Cela c’est plus fort que ta volonté, nul n’y échappe, tu le sais d’ailleurs… Le ciel mauve contenait, ce soir-là, toute l’énigme de la vie, que Ledieux cherchait à approfondir vainement, car le mauve se transformait en lueurs violacées, qui étaient presque instantanément remplacées par le gris profond du soir, éteignant imperceptiblement l’incendie du firmament. » El-Euldj, captif des Barbaresques, l’un des tout premiers romans algériens de langue française, pose la question du sentiment national, dans sa nouveauté et sa complexité. Parce qu’il est novateur, et d’une écriture raffinée, il mérite d’être redécouvert.
16 février 2009
1.Lu pour vous