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![[ EXPRESSION ]](http://f277.mail.yahoo.com/ya/download?mid=1%5f66477%5fAPCxktkAAMZaSY%2f21Qfvs2IOPyI&pid=3&fid=Inbox&inline=1)
« Jeter son bonnet par-dessus les moulins »
![[ SIGNIFICATION ]](http://f277.mail.yahoo.com/ya/download?mid=1%5f66477%5fAPCxktkAAMZaSY%2f21Qfvs2IOPyI&pid=4&fid=Inbox&inline=1)
Se reconnaître incapable de résoudre une difficulté
Donner sa langue au chat
S’arrêter dans un récit, parce qu’on n’en connaît pas la suite
Agir librement sans se soucier de l’opinion, braver la bienséance
![[ ORIGINE ]](http://f277.mail.yahoo.com/ya/download?mid=1%5f66477%5fAPCxktkAAMZaSY%2f21Qfvs2IOPyI&pid=5&fid=Inbox&inline=1)
Voilà une expression qui date du XVIIe siècle et qui a eu plusieurs significations, la dernière proposée étant celle contemporaine, depuis le XIXe, avec une spécialisation que nous verrons tout-à-l’heure (pour ceux qui ne seront pas partis avant).
Mais toutes indiquent une certaine forme de renoncement, parfois contraint.
Sans les moulins, jeter son bonnet, c’était se reconnaître incapable de résoudre une difficulté.
Nous avons tous vu à un moment quelconque une représentation de quelqu’un qui, parce qu’il n’arrive pas à faire quelque chose, jette de rage son couvre-chef par terre, et va même parfois jusqu’à le piétiner.
Si ce genre de comportement est moins fréquent de nos jours car les chapeaux, fichus et autres bonnets sont moins portés, l’image est probablement là, venant une époque où la tête était rarement nue.
Ensuite, si le renoncement qu’on trouve dans la première signification se retrouve aussi dans les deux suivantes, les lexicographes peinent à expliquer la présence des moulins.
L’idée généralement évoquée, même si le pluriel reste une énigme, est que les moulins à vent étaient habituellement construits sur des hauteurs, et que jeter son bonnet par-dessus les moulins, c’était donc l’envoyer vraiment très haut donc très loin, marquant ainsi l’ampleur du renoncement.
Si on fait abstraction des moulins, il faut tout de même tenter d’expliquer l’image du jet lointain du bonnet pour indiquer le fait d’arrêter de raconter quelque chose dont on ne connaît pas la fin.
Selon Pierre-Marie Quitard, cela viendrait de la fin des contes de fées racontés aux enfants, qui se terminaient souvent par un « Je jetai mon bonnet par-dessus les moulins, et je ne sais ce que tout cela devint », manière de dire que l’éventuelle suite des aventures ainsi contées est une autre histoire.
La dernière signification, plus récente, s’applique à celui qui agit en se moquant du qu’en-dira-t-on, et plus spécifiquement aux jeunes filles qui se dévergondent et font connaissance avec le loup, envoyant paître leur bonne conduite très loin « par-dessus les moulins ».
Cette acception peut se comprendre venant d’une époque, le XIXe siècle, où les femmes étaient toujours coiffées, que ce soit d’un chapeau, d’un bonnet ou d’un fichu, leurs cheveux restant cachés, même à la maison, sauf pour leur mari une fois dans la chambre à coucher (une « femme en cheveux » désignait d’ailleurs aussi une femme de mauvaise vie). Le symbole du bonnet qui est ôté et jeté au loin symbolise alors assez bien la femme qui se donne et qui renonce à sa virginité.
![[ EXEMPLE ]](http://www.expressio.fr/bleu/titre_exemple.gif)
« En les côtoyant, le voyageur se sent pris, malgré lui, d’un vague désir de faire comme Hassan, le héros d’Alfred de Musset, et de jeter son bonnet par-dessus les moulins pour prendre le fez. »
Théophile Gautier – Constantinople
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9 février 2009
Non classé