GERMINAL
Quatrième partie chapitre 1
De « Comme on attaquait … » à « …qui s’aggravait depuis dix-huit mois »
Introduction
Présentation de l’auteur : Emile Zola et de l’œuvre.
Lecture
» Comme on attaquait les hors-d’oeuvre, elle reprit avec un sourire :
» Vous m’excuserez, je voulais vous donner des huîtres… Le lundi, vous savez qu’il y a un arrivage d’Ostende à Marchiennes, et j’avais projeté d’envoyer la cuisinière avec la voiture… Mais elle a eu peur de recevoir des pierres… «
Tous l’interrompirent d’un grand éclat de gaieté. On trouvait l’histoire drôle.
» Chut dit M. Hennebeau contrarié, en regardant les fenêtres, d’où l’on voyait la route. Le pays n’a pas besoin de savoir que nous recevons, ce matin.
- Voici toujours un rond de saucisson qu’ils n’auront pas « , déclara M. Grégoire.
Les rires recommencèrent, mais plus discrets. Chaque convive se mettait à l’aise, dans cette salle tendue de tapisseries flamandes, meublée de vieux bahuts de chêne. Des pièces d’argenterie luisaient derrière les vitraux des crédences ; et il y avait une grande suspension en cuivre rouge, dont les rondeurs polies reflétaient un palmier et un aspidistra, verdissant dans des pots de majolique’. Dehors, la journée de décembre était glacée par une aigre bise du nord-est. Mais pas un souffle n’entrait, il faisait là une tiédeur de serre, qui développait l’odeur fine d’un ananas, coupé au fond d’une jatte de cristal.
» Si l’on fermait les rideaux ? » proposa Négrel, que l’idée de terrifier les Grégoire amusait.
La femme de chambre, qui aidait le domestique, crut à un ordre et alla tirer un des rideaux. Ce furent, dès lors, des plaisanteries interminables on ne posa plus un verre ni une fourchette, sans prendre des précautions ; on salua chaque plat, ainsi qu’une épave échappée à un pillage, dans une ville conquise ; et, derrière cette gaieté forcée, il y avait une sourde peur, qui se trahissait par des coups d’oeil involontaires jetés vers la route, comme si une bande de meurt-de-faim eût guetté la table du dehors.
Après les oeufs brouillés aux truffes, parurent des truites de rivière.
La conversation était tombée sur la crise industrielle, qui s’aggravait depuis dix-huit mois «
Annonce des axesAxes de lecture : formuler une hypothèse sur le sens du texte :
1er : Le paradis de la classe bourgeoise
2ème : La satire des bourgeois
Etude
1er axe : Le paradis de la classe bourgeoise
- Un passage descriptif
- Termes classés en plusieurs catégories : – Débauche de la nourriture et de mets coûteux et raffinés :
- Les » hors d’œuvres » à Plusieurs et opulence
- Les huîtres, les truffes, les œufs, l’ananas et les truites de rivières
- Opposition entre 2 classes
– Un intérieur cossu :
- Opposition entre 2 classes avec les descriptions des 2 intérieurs des 2 classes
- Longue description, accumulation de richesses, de matières précieuses, la provenance des tapisseries est une référence
- Richesse de couleurs et d’éclat donc opposition avec l’intérieur sombre des Maheu
- » Vieux bahuts » exprime la solidité et la stabilité de la famille
- Sens de l’odorat avec l’ananas, le gustatif pour le repas et le tactile pour la chaleur
2ème axe : La satire des bourgeois
- La gaieté forcée
- Plaisanterie sur le saucisson
- Plaisanteries interminables
- Plaisanterie de Négrel
Mais :
- » Epave échappée à un pillage » : comparaison hyperbolique. Les personnages imaginent un pillage et une ville conquise due à une mauvaise perception de la réalité comme dans le dernier paragraphe. Toute la discussion est portée sur la grève mais les personnages ne s’en rendent pas compte, il y a décalage entre la perception de la réalité et la réalité.
- » Crise industrielle » comme s’ils ne la vivaient pas au quotidien
- L’insouciance avec la volonté de maintenir le repas - Le sentiment de crainte
- Coups d’œil involontaires jetés vers la route
- Caractère lâche de M. Hennebeau : fermer les rideaux, se cacher
- La sourde peur
Conclusion La critique de la bourgeoisie est mise en scène par la description de l’intérieur cossu et par l’évocation des caractères et des attitudes des convives. Zola utilise l’ironie, impression que les caractères des personnages sont creux. La critique prend sa force de l’opposition des deux classes avec des descriptions. Le lecteur prend du côté des mineurs.
4 février 2009
1.Lu pour vous