1 – La trilogie de Dib, organisée autour du jeune héros, Omar, est à la fois une peinture et une dénonciation de la vie des Algériens pendant la colonisation avec une mise en contexte historique et sociale nettement affichée : dépossession, spoliation, pauvreté, désespoir d’une société qui s’use à survivre et dont le verbe poétique suggère le réveil proche.
Omar, un jeune garçon de dix ans, entraîne, dans la Grande Maison le lecteur dans son univers le marché, les rues de Tlemcen, la maison, l’école, à la veille de la seconde guerre mondiale.
Après cette plongée dans la ville « gérée » par le régime colonial, le roman suivant : L’Incendie, éloigne le lecteur vers la campagne. Omar découvre la vie des fellahs, leur tentative d’organisation. Le vieux Comandar l’initie aux secrets de son pays et lui enseigne son histoire. Il le fait à partir de faits vécus qui incitent Omar à voir plus loin que le présent obstrué.
Dans le troisième roman Le métier à tisser, on réintègre Tlemcen dans le milieu des tisserands et de l’artisanat où Omar commence à travailler.
Temps de misère plus grande encore puisque c’est l’époque des restrictions de la guerre.
Omar a trouvé du travail dans un atelier de tissage.
2 – Il travaille dans des conditions difficiles pour son âge : dès l’aube il était obligé de se rendre à l’atelier pour y apporter la laine achetée la veille.
Il était obligé de subir les reproches de dame Bouanane, des ouvriers qui n’étaient jamais satisfaits malgré les commissions qui leur faisait. A son âge il subissait cette exploitation éhontée avec beaucoup de courage et de patience.
3 – Ce troisième volet de la trilogie parait en 1957, il s’achève sur le débarquement américain. Nous sommes en pleine colonisation et l’œuvre, même si elle nous plonge dans l’univers de l’artisanat et des tisserands, s’inscrit dans la littérature de combat, combat pour la survie car c’est le temps de la misère et des restrictions.
Dib finit patiemment sa trilogie qui sape le colonialisme à sa base. Il déclare alors : en tant qu’écrivain, j’ai ressenti le besoin et le devoir de décrire, de nommer l’Algérie, de la montrer.
Cela suffisait à l’époque de décrire un paysage algérien pour faire acte de foi et amener l’Algérie à « l’existence littéraire ».
Quant à Kateb Yacine il affirme ceci : « En posant la question algérienne dans un livre on pouvait atteindre les gens au cœur. C’est beaucoup plus fécond, plus fort. C’est le sens même du combat des algériens : ils ne sont pas morts pour tuer, ils sont morts pour vivre ».
Malek Haddad s’engage résolument dans le roman : il a mauvaise conscience de ne pas porter les armes mais ses personnages bien qu’étant des intellectuels aux idées flottantes, rendent hommage aux militants et aux combattants pour la liberté.
Dans les enfants du nouveau monde Assia Djebar souligne l’intégration de toutes les couches sociales dans le flux libérateur.
Kateb Yacine est pris dans le tourbillon de la guerre, portant la bonne parole et plaidant la cause du peuple algérien à travers le monde.
Son activité littéraire, pendant cette période, se réalise sous forme d’articles, de conférences, d’interviews mais aussi de nouvelles, récits et poèmes qui incitent au combat contre la domination coloniale.
Une profusion de romans s’inscrivant dans « la littérature de combat » n’arrive pas à satisfaire un public algérien, devenu avide de romans qui parlent du FLN, des moudjahidines, des fidayines et qui lui permettent de vivre la révolution, de sentir battre le cœur de la nation.
Corrigé du DS. de Juin 2005
FACULTE DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
DEPARTEMENT DES LANGUES
SECTION DE FRANÇAIS
MODULE : Littérature Maghrébine
26 janvier 2009
LITTERATURE