(4 pts) – 1. La ville décrite dans le premier paragraphe : il s’agit de la ville d’Alger à l’époque coloniale. Sa
description typique fait d’elle une ville vivante, colorée qui frappe la vue par son originalité.
Sa population cosmopolite et hétérogène lui ajoute une touche particulière comme dans un
tableau de peinture où se mêlent des couleurs vives sur fond bleu : le bleu de la mer.
(4 pts) – 2. Le narrateur utilise, comme dans la littérature coloniale des banalités, des poncifs. Pour lui tous
les autochtones sont des arabes en burnous (manteau de laine à capuchon) vêtement qui les
distingue des étrangers.
Soit ils font planer leur paresse alors que les autres habitants sont actifs soit ils se vautrent c’est-
à-dire se roulent sur le sol, s’étendent dans la boue et s’abandonnent en un farniente ou douce
oisiveté puisé dans l’apathie ancestrale. Ce caractère apathique les décrit sans volonté, sans
énergie, ils sont indifférents à l’émotion ou aux désirs, ils sont indolents donc cela justifie qu’ils
soient « colonisables ». Par ailleurs ils s’expriment en un sabir, langage incompréhensible à
l’image du père de Mamoun qui éprouve des difficultés à faire passer son mesage à Monsieur Rodomski.
(4 pts) – 3. La société décrite est une société indigène négative, une société arabo-musulmane féodale
(mention du titre Caid) colonisée.
Dans cette foule cosmopolite et bariolée qui peuple la ville d’Alger le narrateur oppose les
employés (européens) qui dévorent le journal et les marins qui chantent des airs bretons aux
arabes paresseux, crasseux qui soit se vautrent sur le trottoir soit traînent la patte avec leur apathie
ancestrale.
Néanmoins le même narrateur s’attache à défendre les valeurs de l’islam et insiste sur le fait que
Mamoun se réconcilie avec sa religion et meurt en bon musulman après avoir prononcé la profession de foi.
(8 pts) – 4. Le programme narratif de l’assimilation : Dès l’ouverture du roman Mamoun est obsédé par la
« machine », image de la modernité en opposition au cadre des habitants et aux coutumes de son milieu.
La quête de l’intégration débute par le savoir, c’est pourquoi il va être inscrit par son père dans
un lycée à Alger. Ce départ marque la rupture avec le mode de vie traditionnel et avec le système
colonial par l’amour de la femme française dont il tombe amoureux puis par le travail mais son
savoir limité et son origine arabe constituent des freins à cette quête.
- Le programme narratif de l’identité : Bien qu’évoluant dans un milieu européen, le héros garde
certains attributs qui le relient à sa société. Il fréquente les cafés maures, se lie avec une prostituée
autochtone mais ses fréquentations mauvaises le conduisent en prison d’où le sort son ancien
professeur. Ce dernier arrive à le convaincre d’écrire à son père pour lui annoncer son retour
définitif à la maison.
Son retour entérine l’échec des deux programmes narratifs qui convergent vers l’issue finale qui
est la mort.
Le manque initial n’a donc pas été comblé.
Corrigé de l’E.M.D. 1. (Littérature et Société)
FACULTE DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
DEPARTEMENT DES LANGUES
SECTION DE FRANÇAIS
Benmesbah Ali
26 janvier 2009
LITTERATURE