Texte : MAMOUN
Lorsque Monsieur Rodomski et Mamoun montent en automobile, il est huit heures à l’horloge
du minaret de la mosquée de la Place du Gouvernement.
Déjà la foule cosmopolite et bariolée grouille, des badauds circulent, des employés dévorent le journal, en marchant, d’autres s’accoudent sur la balustrade au bas de laquelle serpentent les rampes allant aux quais, à la gare et aux pontons des bateaux, qui périodiquement, s’en vont couper les flots de l’onde azurée. Des arabes en burnous font planer leur paresse au-dessus des centres d’activité qui fourmillent en bas,à la marine ; d’autres autochtones se vautrent, sur le trottoir, en un farniente puisé dans l’apathie ancestrale. Des officiers de Marine plastronnent, des marins chantent à tue-tête des airs bretons.
Tous ces éléments hétérogènes quintuplent le cachet pittoresque de la ville d’Alger.
De sinueuses nuances bleuâtres alternent dans la mer.
Et en s’éloignant d’Alger, dans l’automobile qui va à toute allure, Mamoun a l’impression qu’il
n’y reviendra plus.
L’automobile dépose Mamoun et Monsieur Rodomski au seuil même de la maison paternelle.
En apercevant l’ombre frêle de son fils, le Caïd Bouderbala est pris de remords, il ne croyait pas que son fils serait parvenu en peu de temps à cet état lamentable. Il réprime à peine ses pleurs, Monsieur Rodomski est introduit dans Bit Eddief (la chambre des invités), où un lit propret lui a été préparé.
Le Caïd Bouderbala, qui, en présence de Mamoun, s’était contenu pour ne pas pleurer, sanglote maintenant, sans pouvoir se maîtriser. Il remercie avec difficulté Monsieur Rodomski d’avoir bien voulu accompagner son fils.
- Ne si pas moi, comment remerci toi, toi Bono bezzaf, el Bon Dio y ti donnera beaucoup lis enfants et l’argent bezzaf.
Puis Bouderbala continue en ce langage sabir une longue tirade, qu’il termine ainsi :
- Ji vouli mon fils fire l’homme, louf ranci , y’a na pas réussi, Mamoun choisir deux trig bossiss, bon exemple comme li camarades bien tous aujourd’hui, des hommes valour, mauvais exemple, la honte comme il a fit. Je si pas même si va mourir musulman ou non.Il a voulu sombre, tant bire pour loui.
- Tranquillisez-vous, Caïd, français il le fut de tout son cœur, de toute son âme, mais homme il le fut hélas ! très peu. .
Après avoir savouré les tranches d’un excellent méchoui… ce croustillant agneau rôti, arrosé de champagne et de vins fins, Monsieur Rodomski , les larmes aux yeux, prit congé de Mamoun et du vieux Caïd Bouderbala.
Deux jours après son arrivée, Mamoun était à l’agonie. Son père s’approcha de lui et, après lui avoir fait lever les deux index vers le ciel, il lui dit:
- Mamoun,tout est fini, il s’agit d’être courageux et de mourir en bon musulman . Répète avec moi :
« Ech’Hadou en la ilaha illa ellah oua ech’hadou Enna Mohamed rassoul Ellah ».
Mamoun prononça alors péniblement le Crédo de l’Islam
Quelques secondes s’écoulèrent et il ferma les yeux pour toujours.
Questionnaire :
1 - La ville décrite dans le premier paragraphe possède un cachet particulier. lequel ?
2 - Quels clichés utilise le narrateur à propos des autochtones ?
3 - Quel type de société est décrit dans ce texte –justifiez votre réponse par des exemples précis ?
4 - Après avoir lu le début et la fin du roman, imaginez –en la trame (en 10 lignes maximum).
(n‘oubliez pas de mentionner les références du roman )
Université Ibn-Khaldoun – Tiaret –
Faculté des Sciences humaines et sociales
Département des langues : Division de Français.
Epreuve de Moyenne Durée n° 01.
Module : Littérature et Société.
Texte : MAMOUN
Lorsque Monsieur Rodomski et Mamoun montent en automobile, il est huit heures à l’horloge
du minaret de la mosquée de la Place du Gouvernement.
Déjà la foule cosmopolite et bariolée grouille, des badauds circulent, des employés dévorent le journal, en marchant, d’autres s’accoudent sur la balustrade au bas de laquelle serpentent les rampes allant aux quais, à la gare et aux pontons des bateaux, qui périodiquement, s’en vont couper les flots de l’onde azurée. Des arabes en burnous font planer leur paresse au-dessus des centres d’activité qui fourmillent en bas,à la marine ; d’autres autochtones se vautrent, sur le trottoir, en un farniente puisé dans l’apathie ancestrale. Des officiers de Marine plastronnent, des marins chantent à tue-tête des airs bretons.
Tous ces éléments hétérogènes quintuplent le cachet pittoresque de la ville d’Alger.
De sinueuses nuances bleuâtres alternent dans la mer.
Et en s’éloignant d’Alger, dans l’automobile qui va à toute allure, Mamoun a l’impression qu’il
n’y reviendra plus.
L’automobile dépose Mamoun et Monsieur Rodomski au seuil même de la maison paternelle.
En apercevant l’ombre frêle de son fils, le Caïd Bouderbala est pris de remords, il ne croyait pas que son fils serait parvenu en peu de temps à cet état lamentable. Il réprime à peine ses pleurs, Monsieur Rodomski est introduit dans Bit Eddief (la chambre des invités), où un lit propret lui a été préparé.
Le Caïd Bouderbala, qui, en présence de Mamoun, s’était contenu pour ne pas pleurer, sanglote maintenant, sans pouvoir se maîtriser. Il remercie avec difficulté Monsieur Rodomski d’avoir bien voulu accompagner son fils.
- Ne si pas moi, comment remerci toi, toi Bono bezzaf, el Bon Dio y ti donnera beaucoup lis enfants et l’argent bezzaf.
Puis Bouderbala continue en ce langage sabir une longue tirade, qu’il termine ainsi :
- Ji vouli mon fils fire l’homme, louf ranci , y’a na pas réussi, Mamoun choisir deux trig bossiss, bon exemple comme li camarades bien tous aujourd’hui, des hommes valour, mauvais exemple, la honte comme il a fit. Je si pas même si va mourir musulman ou non.Il a voulu sombre, tant bire pour loui.
- Tranquillisez-vous, Caïd, français il le fut de tout son cœur, de toute son âme, mais homme il le fut hélas ! très peu. .
Après avoir savouré les tranches d’un excellent méchoui… ce croustillant agneau rôti, arrosé de champagne et de vins fins, Monsieur Rodomski , les larmes aux yeux, prit congé de Mamoun et du vieux Caïd Bouderbala.
Deux jours après son arrivée, Mamoun était à l’agonie. Son père s’approcha de lui et, après lui avoir fait lever les deux index vers le ciel, il lui dit:
- Mamoun,tout est fini, il s’agit d’être courageux et de mourir en bon musulman . Répète avec moi :
« Ech’Hadou en la ilaha illa ellah oua ech’hadou Enna Mohamed rassoul Ellah ».
Mamoun prononça alors péniblement le Crédo de l’Islam
Quelques secondes s’écoulèrent et il ferma les yeux pour toujours.
Questionnaire :
1 - La ville décrite dans le premier paragraphe possède un cachet particulier. lequel ?
2 - Quels clichés utilise le narrateur à propos des autochtones ?
3 - Quel type de société est décrit dans ce texte –justifiez votre réponse par des exemples précis ?
4 - Après avoir lu le début et la fin du roman, imaginez –en la trame (en 10 lignes maximum).
(n‘oubliez pas de mentionner les références du roman )
Université Ibn-Khaldoun – Tiaret –
Faculté des Sciences humaines et sociales
Département des langues : Division de Français.
Epreuve de Moyenne Durée n° 01.
Module : Littérature et Société.
Proposé par B.Ali
26 janvier 2009
LITTERATURE