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Assia Djebar, immortelle.

23 janvier 2009

LITTERATURE

Université Ibn-Khaldoun

Faculté des Sciences Humaines et Sociales

Département des Langues

Section de français

 Module : Littérature et Société

 

Assia Djebar, immortelle.

 

             Déjà citée à plusieurs reprises pour le prix Nobel de littérature, l’écrivain et cinéaste algérienne d’expression francophone, Assia Djebar, se voit reconnue et honorée à travers son élection à l’Académie française. Une élection qui vaut d’abord reconnaissance d’une œuvre prolifique, mais aussi d’un combat pour la liberté. C’est la cinquième femme à entrer à l’Académie française, après Marguerite Yourcenar en 1980, Jacqueline de Romilly en 1988, Hélène Carrère d’Encausse en 1990 et Florence Delay en 2000. La nouvelle Immortelle, première femme maghrébine à être admise sous la Coupole, a commencé son élection en ces termes : « Je suis très touchée qu’à l’Académie – où sans doute beaucoup de gens ne connaissaient pas mes livres – on ait accepté de voir qu’il y avait chez moi un vrai entêtement d’écrivain en faveur de la littérature et, à travers cette littérature, pour mes racines de langue arabe, de culture musulmane ».

Saluant cette élection, le président français Jacques Chirac, y a vu la distinction d’ un « auteur d’une œuvre généreuse et humaniste, une femme de cœur et d’engagement, qui a choisi d’habiter magnifiquement notre langue… Un choix qui dit aussi notre attachement à tous ceux pour qui notre langue demeure symbole de liberté et de fraternité. C’est à l’égard de l’Algérie un nouveau témoignage de la profonde amitié de la France et des Français ».

AU MOMENT OU LES NOSTALGIQUES DE L’ALGERIE française relèvent la tête et empoisonnent les relations entre les deux pays, à la veille de la signature d’un traité d’amitié, l’entrée chez les Immortels d’Assia Djebar est de nature à dépassionner le débat. Dominique de Villepin, premier ministre et poète à ses heures perdues, y a vu « la juste reconnaissance du talent d’une femme de cœur et d’une œuvre enracinée sur les deux rives de la Méditerranée, qui exprime un véritable amour de la langue française », « le lien passionnel qui unit les cultures algérienne et française et la défense de la cause des femmes à travers le monde ».

Très attachée aux traditions ancestrales mais résolument tournée vers l’avenir, c’est avec un regard d’historien et d’anthropologue que, dans ses écrits, elle met en lumière les traditions dont les femmes sont gardiennes, pour montrer qu’elles ne doivent pas empêcher le progrès et l’émancipation. Née à Cherchell, à l’ouest d’Alger, en août 1936, Assia Djebar, de son vrai nom Fatima-Zohra Imalyène, avait déjà été la première femme algérienne à être admise à l’Ecole normale supérieure de Paris, en 1955, et la première à enseigner l’histoire dans son pays à l’université d’Alger en 1962.

En 1956, elle arrête ses études après avoir participé à la grève des étudiants algériens. Assia Djebar se marie en 1958 à un militant de la cause nationale et collabore au journal El-Moudjahid en réalisant des entretiens avec des réfugiés algériens, à Tunis et au Maroc. Diplômée en histoire, en 1959, elle enseigne l’histoire à l’université de Rabat et, à partir de 1962, à l’université d’Alger. Elle travaille aussi dans la presse et la radio nationales.

Vers la fin des années soixante-dix, elle commence à étudier la langue nationale, et s’intéresse au théâtre et au cinéma, qu’elle enseigne aussi à Alger. En 1979, Assia Djebar reçoit le Prix de la critique internationale du Festival de Venise pour son film La Nouba des femmes du mont Chenoua. Après avoir obtenu son doctorat ès lettres à l’université Paul-Valéry-Montpellier III, elle est, de 1997 à 2001, professeur et directrice du Center for French and Francophone Studies de la Louisiana State University, et, à partir de 2001, Silver Professor à la New York University.

Elle sera ensuite docteur honoris causa de l’université de Vienne, en Autriche (1995), et de l’université de Concordia, à Montréal (2000). En 1999, elle est élue membre de l’Académie royale de Belgique et nommée commandeur des Arts et Lettres en France (2001). Parmi les nombreux prix littéraires qu’elle a reçus, on peut signaler le prix Maurice Maeterlinck (Bruxelles, 1995), le prix Neustadt pour sa

Contribution à la littérature mondiale (Etats-Unis, 1996), le prix Marguerite Yourcenar pour Oran, langue morte (Etats-Unis, 1997), le prix international de Palmi (Italie, 1998), la médaille vermeil pour la Francophonie (Académie française, 1999) et le prix de la paix des éditeurs et libraires allemands (Francfort, 2000). Parmi ses romans, on retient, entre autres, Les Impatients, Les Alouettes naïves, LesEnfants du Nouveau Monde, Rouge l’aube, L’Amour, la fantasia, Loin de Médine, Le Blanc de l’Algérie, Ces voix qui m’assiègent, La Femme sans sépulture

                                                                                                

                                                                          Philipe TOUREL

 

 

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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